oprietes qui repugnent a la nature du genre on de l'espece. La
definition du mot en lui-meme ne peut etre celle du genre ou de l'espece
on elle-meme. (Contre le nominalisme.)
5 deg. Ce qu'on peut dire, c'est que lorsqu'on nomme les genres et les
especes, lorsqu'on prononce, ou meme que l'on concoit les noms generaux,
on pense et l'on veut penser une affirmation commune a plusieurs; or
ce qui s'affirme de plusieurs etant la definition de l'universel, il
s'ensuit que les genres et les especes sont des noms d'institution
humaine et que les universaux dependent du langage. (Nominalisme.)
6 deg. Mais ce langage est l'expression de la pensee, les universaux sont
donc des pensees: ils signifient les conceptions par lesquelles l'esprit
ramene les semblables a l'unite, en faisant abstraction de leurs
differences. La conception des choses universelles est une des
prerogatives de l'intelligence. (Conceptualisme.)
7 deg. Ces concepts, recueillis de sensations diverses, ces unites
intellectuelles representent des choses qui ne sont pas, ou qui sont
autrement dans la realite quo dans la pensee, puisque le concret differe
de l'abstrait, et ils ne decrivent les objets que tels que les veut
l'esprit. (Nominalisme.)
8 deg. Ils ne sont pas pour cela vains et faux, ils sont la collection des
caracteres communs de certaines multitudes, ils sont eux-memes des
notions collectives. (Conceptualisme.)
9 deg. Ces notions collectives sont prises des caracteres reels d'individus
reels; ces concepts, sans etre parfaitement identiques a toute la
realite, se fondent sur la realite. (Realisme.)
10 deg. Pour connaitre ce qu'il y a de realite dans les universaux, il
faut les etudier dans les realites incontestees dont ils sont,
les collections; ces realites sont les individus. En etudiant, en
decomposant l'individu, on atteindra les elements reels de l'espece et
du genre. (Probleme de l'individuation.)
11 deg. L'individu est compose de forme et de matiere; la matiere de l'homme
est l'humanite, la forme l'individualite. Celle-ci n'existe pas hors de
l'individu, puisque des qu'elle existe, elle le realise; elle n'existe
que combinee a la matiere. La matiere, qui peut egalement exister avec
telle ou telle indivirtualite, n'existe cependant pas actuellement
sans aucune; elle se retrouve, non pas la meme, mais analogue, non pas
identique, mais semblable, dans tous les individus de meme nature, et
c'est sa similitude qui constitue toute l'identit
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