u realisme de conduire a l'identite
universelle[102].
[Note 102: _Dict. crit._, art. _Abelard_.]
La seconde maniere de soutenir l'universalite des choses, c'est de
pretendre que la meme chose est universelle et particuliere; ce n'est
plus essentiellement, mais indifferemment que la chose commune est en
divers. Nous connaissons ce systeme, c'est celui de l'indifference: ce
qui est dans Platon et dans Socrate, c'est un indifferent, un semblable,
_indifferens vel consimile_. Il est de certaines choses qui conviennent
ou s'accordent entre elles, c'est-a-dire qui sont semblables en nature,
par exemple en tant que corps, en tant qu'animaux; elles sont ainsi
universelles et particulieres, universelles en ce qu'elles sont
plusieurs en communaute d'attributs essentiels, particulieres, en ce que
chacune est distincte des autres. La definition du genre (_praedicari
de pluribus_, s'attribuer a plusieurs) ne s'applique alors aux choses
qu'elle concerne qu'en tant qu'elles sont semblables, et non pas en tant
qu'elles sont individuelles. Ainsi les meme choses ont deux etats, leur
etat de genre, leur etat d'individus, et, suivant leur etat, elles
comportent ou ne comportent pas une definition differente.
Mais c'est la ce qui n'est pas soutenable, la definition qui veut que
le genre soit ce qui est attribuable a plusieurs, a ete donnee a
l'exclusion de l'individu. Ce qu'elle definit ne peut en soi etre a
aucun titre, en aucun etat, individu. Dire qu'une meme chose tour a tour
comporte et ne comporte pas la definition du genre, c'est dire que cette
chose est, comme genre, attribuable a plusieurs, mais que, comme genre
aussi, elle ne l'est pas, car un individu qui serait attribuable
a plusieurs serait un genre; par consequent l'assertion est
contradictoire, ou plutot elle n'a aucun sens. Les auteurs disent que
cette proposition: _L'homme se promene_, vraie dans le particulier, est
fausse de l'espece. Comment maintenir cette distinction, si une meme
chose est espece et individu? Dira-t-on que l'universel ne se promene
pas? c'est apparemment l'universel, en tant qu'universel, en l'etat
d'universel; soit, mais le particulier, en tant que particulier, ne se
promene pas davantage. Se promener n'est pas plus une condition ou une
propriete du particulier que de l'universel; le particulier peut,
comme l'universel, etre concu sans la promenade. L'universalite, la
particularite, la promenade appartiennent, ou, pour parler le langage
de l'ecol
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