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ispose des mots pour decrire toutes choses. D'ailleurs, a soigneusement examiner la definition du genre, ou du moins ce qu'on appelle ainsi, elle n'est pas une definition, car elle ne signifie pas que le genre soit ce qui s'attribue a plusieurs, mais seulement que le genre est attribuable a plusieurs. On peut donc dire que le discours etant un genre, et le discours etant un mot, un mot est le genre. Seulement il faut ajouter que c'est ce mot avec le sens qu'on a entendu lui donner. Ce n'est pas l'essence du mot, en tant que mot, qui peut etre attribuee a plusieurs; le son vocal qui constitue le mot est toujours actuel et particulier a chaque fois qu'on le prononce, et non pas universel; mais c'est la signification qu'on y attache qui est generale, en d'autres termes, c'est la pensee du mot ou la conception; toutefois Abelard ne se sert pas de ces dernieres expressions, mais il permet qu'on dise que le genre ou l'espece est un mot, _est vox_, et il rejette les propositions converses; car si l'on disait que le mot est genre, espece, universel, on attribuerait une essence individuelle, celle du mot, a plusieurs, ce qui ne se peut. C'est de meme qu'on peut dire: _Cet animal_ (hic status animal) _est cette matiere, la socratite est Socrate, l'un et l'autre de ces deux est quelque chose_, quoique ces propositions ne puissent etre renversees. Abelard explique ainsi comment, lors meme que l'on se tait, lorsque les noms des genres et des especes, ne sont pas prononces, les genres et les especes n'en existent pas moins. Car, lorsque je les nomme, je ne leur confere rien, seulement je temoigne d'une convention anterieure, d'une institution prealable, qui a fixe la valeur du langage. Ces developpements achevent d'assurer les caracteres du nominalisme a la theorie d'Abelard; mais ce qui prouve cependant qu'elle est quelque chose de plus, c'est qu'apres l'avoir exposee, procedant a la determination des questions ecartees par la fameuse pretermission de Porphyre, il examine a sa maniere la validite des concepts generaux, et resout cette question comme il l'a deja resolue dans le _De Intellectibus_.[113] Il decide que, bien que ces concepts ne donnent pas les choses comme discretes, ainsi que les donne la sensation, ils n'en sont pas moins justes et valables, et embrassent les choses reelles. De sorte qu'il est vrai que les genres et les especes subsistent, en ce sens qu'ils se rapportent a des choses subsistantes, car c'est par
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