dire
tout....
Sachez qu'il vous a aimes et adores, ma lettre quotidienne a du vous le
prouver.
Adieu donc, mon Papanou, adieu donc ma Mamanette, adieu a tous ceux que
j'ai aimes.
Votre Riri qui vous aime.
_Lettre ecrite par le Sous-Lieutenant Marc HUBERT, 8e Genie, blesse
mortellement le 23 Septembre 1917._
24 Septembre 1917.
Mon cher Papa,
Je te mets quelques lignes pour te montrer d'abord que je ne suis pas
grievement atteint: un obus, tombant sur ma cagna, m'a fracture la
jambe. C'est tout ... etant un peu fatigue, je passe la plume a mon
camarade Maillet (le radio du Commandant).
_Lettre ecrite par le Lieutenant Joseph JEANNIN, 103e Regiment
d'Infanterie, blesse a Ethe, le 22 Aout 1914, victime des atrocites
allemandes a l'ambulance de Gomery, mort pour la France, au
feld-lazareth de Vezin-Charency, le 27 Aout 1914 (Meurthe-et-Moselle)._
Paris, 2 Aout 1914.
Mon cher Jules, cheres Soeurs,
Je vous ecris collectivement puisque, surpris par les evenements, vous
devez etre encore reunis; en tout cas, si Monique et Guite ont repris la
route de Provence, veuillez faire suivre.
Je me trouve a Paris, mobilisant avec le 103e et je prendrai dans
quelques jours les routes d'invasion vers l'Allemagne, je l'espere
fermement.
J'aurai probablement la satisfaction de conduire ma compagnie au feu,
comme commandant de compagnie, et soyez persuades que je ferai taper
ferme. On ne peut pas presager l'avenir; mais notre cause est juste,
puisqu'on nous attaque, et j'ai la profonde conviction qu'on peut tout
esperer. Pauvre papa, serait-il heureux, s'il voyait l'elan francais,
lui qui tressaillait a la moindre alerte.
J'ai quitte ce matin, pour toujours peut-etre, ma pauvre chere Madon et
mes deux mignons. Ce fut bien dur, grand Dieu!
Vous savez tous, chers pere et soeurs, quelle affection j'ai toujours
eue pour vous; mon grand regret est de ne point vous revoir avant de me
jeter corps et ame dans la fournaise.
Si le sort veut que je tombe au champ d'honneur, ne pleurez point, mais,
en souvenir de moi, veillez sur les etres si chers que je laisserai....
Je vous confie ma chere femme, j'ai admire son courage ce matin, mais
quelles transes pour elle maintenant, seule et immobilisee a Saint-Cyr;
je vous confie ma petite Monette et mon petit Andre, si je viens a leur
manquer qu'ils ne s'apercoivent pas qu'ils n'ont plus de papa.
Mais au loin les tristes presages, car je compte bien revenir d
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