'ont pris a la poitrine et, comme tu
sais que j'ai toujours ete faible, ils ont pris le dessus; ce sera long
a guerir.
Ne vous faites tout de meme pas trop de mauvais sang a mon sujet; si la
maladie prend une autre tournure, je vous en aviserai aussitot.
J'ai le plaisir de t'annoncer qu'en recompense a ma conduite, on
m'accorde la medaille militaire.
Septembre 1918.
Ma chere Caroline,
Les choses se sont passees comme c'etait prevu: ma maladie a eu le
dessus.
Je meurs! que cela soit votre consolation a tous: j'ai toujours vecu en
bon Francais et en bon chretien.
Embrasse bien tout le monde de la famille.
_Lettre ecrite par le Sergent PESSIN, Robert-Charles-Louis, 313e
Regiment d'Infanterie, tombe au champ d'honneur, a Rarecourt (Meuse), le
5 Juillet 1916._
Argonne, le 29 Novembre 1915.
Mon cher petit Fernand,
Je profite que j'ai un peu de temps a moi aujourd'hui pour t'adresser
ces quelques lignes. Ce sera d'abord pour te feliciter pour les beaux
progres que j'ai remarques dans ta derniere lettre. Elle m'a fait bien
plaisir sous tous les rapports. Continue de bien apprendre, fais ton
devoir a l'ecole comme nous faisons le notre ici, apprends a bien
connaitre ton beau pays que nous defendons et souviens-toi toujours de
tous ces grands freres et tous ces papas qui sont dans les tranchees,
empechant la race maudite de penetrer plus avant. J'espere recevoir
bientot une belle lettre de mon amour de petit Fernand, sur laquelle je
souhaite remarquer encore de beaux progres.
Mille baisers du grand a son petit nini, nounou.
ROBERT.
_Lettre ecrite par le General PLESSIER, commandant la 88e Brigade
d'Infanterie, blesse mortellement, en Alsace, le 19 Aout 1914._
17 Aout 1914.
...Quoi qu'il en soit, nous voila en guerre, et quelle guerre! on n'en
aura jamais vu de semblable.
Puissions-nous etre victorieux! Pour obtenir ce resultat, je sacrifierai
tout ce que j'ai de plus cher. Je ne parle pas de ma vie qui, a l'age
que j'ai, n'est pas du tout precieuse. J'espere que tous nous allons
nous battre avec un acharnement inoui.
J'ai hate de partir d'ici. C'est l'affaire de quelques jours, et je ne
suis plus inquiet maintenant; je serai bel et bien de la partie. Elle
sera interessante. Les debuts sont bons, mais tout dependra de la grande
bataille. Je crois que la guerre sera longue.
PLESSIER.
_Lettre ecrite par Marcelin PORTEIX, tombe au champ d'honneur, a Lankhof
(Belgiqu
|