-demain. Excellentes
dispositions. Tout va bien et je me sens plein de confiance en Dieu et
en moi-meme.
Mille et mille baisers.
EDOUARD.
_Lettre ecrite par l'Aspirant Alexis LAMBLOT, 210e Regiment
d'Infanterie, tombe au champ d'honneur, le 31 Mars 1917, a Koritia
(Albanie)._
15 Mars 1917.
Chers Parents,
Voila cinq jours que le 210e attaque sur la rive gauche du lac de
Prespa; le 6e bataillon, dont je fais partie, est parti l'avant-derniere
nuit pour attaquer a son tour, mais a ete rappele a l'arriere au moment
ou j'allais aborder les Allemands avec ma section. J'ai ete charge par
le commandant de proteger la retraite du bataillon.
Voila la situation, pas brillante, il est vrai, mais pas desesperee; il
est fort probable que nous repartirons a l'attaque cette nuit peut-etre
et je voudrais vous dire adieu avant.
Quand vous recevrez ces mots, je serai certainement mort.
Croyez que j'aurai fait mon devoir de Francais et de chef comme tous
ceux qui sont tombes jusqu'ici.
Je viens vous demander de me pardonner tout le mal que j'ai pu vous
causer durant ma vie....
Je vous demanderai de conserver mon souvenir sur cette terre de France,
ou je n'aurai pas eu l'honneur de verser mon sang.
Au revoir, chers parents, ainsi qu'a tous mes parents et amis. J'espere
vous revoir un jour au ciel.
Votre fils qui vous aime,
A. LAMBLOT.
_Lettre ecrite par le Sergent Victor LAMOTHE, 119e Regiment
d'Infanterie, tombe au champ d'honneur le 15 Mai 1917._
Chere Mere,
Si je tombe dans la lutte actuelle, tu ouvriras cette petite lettre,
elle te donnera mon dernier baiser.
Mere cherie, sois fiere de ton enfant, il aura fait son devoir jusqu'au
bout avec courage et foi. J'ai donne ma vie a la France, ne pleure pas,
ma mort est belle, est grande, je meurs content.
Adieu, mere cherie, merci de tous tes bons soins, que ta sante soit
toujours bonne et grand soit ton courage.
Je t'embrasse une derniere fois.
Adieu, mere, adieu!!!
Ton fils qui t'aime,
VICTOR.
_Jean DE LANGENHAGER appartenait a une famille de medecins, il se sentit
attire par vocation vers la medecine, et prit quatre inscriptions a la
Faculte de Paris. Il achevait sa premiere annee de service militaire, au
Havre, quand la guerre eclata. Ayant obtenu de partir comme soldat dans
le rang, et non comme infirmier, il fit avec son regiment la partie
initiale de la campagne, Charleroi, la retraite, la Marne. Blesse le
7 S
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