n
faire jouir les peuples auxquels notre langue etoit etrangere, Clement V.
chargea le meme de Faucon de le traduire en Latin. Celui-ci fit paroitre en
1307, sa version, dont j'ai trouve parmi le les manuscrits de la
Bibliotheque nationale trois exemplaires sous les numeros 7514, 7515--A, et
6041. (Page 180) a la fin du numero 7515, on lit cette note de l'editeur,
qui donne la preuve de ce que je viens de dire du livre.
"Explicit liber Historiarum Parcium [Partium] Orientis, a religioso, viro
fratre Haytono, ordinis beati Augustini, domino Churchi, consanguineo regis
Armeniae, compilato [compilatus] ex mandato summi pontificis domini
Clementis papae quinti, in civitate pictaviensi regni Franchiae: quem ego
Nicolaus Falconi, primo scripsi in galico ydiomate, sicut idem frater H.
michi [mihi] ore suo dictabat, absque nota sive aliquo [Footnote:
L'exemplaire no. 5514 ajoute a verbo ad verbum.] exemplari. Et de gallico
transtuli in latinum; anno domini M deg.CCC deg.. septimo, mense Augusti."
Bergeron a publie l'histoire d'Hayton. Mais, au lieu donner le texte
Francais original, au ou moins la version Latine de l'editeur, il n'a donne
qu'une version Francaise de ce Latin: de sorte que nous n'avons ainsi
qu'une traduction de traduction.
Pour ce qui regarde Mandeville, il nous dit que ce voyageur composa son
ouvrage dans les trois langues, Anglaise, Francaise et Latine. C'est une
erreur. J'en ai en ce moment sous les yeux un exemplaire manuscrit de la
Bibliotheque nationale, no. 10024 [Footnote: Il y en a dans la meme
bibliotheque un autre exemplaire note 7972; mais celui-ci, mutile,
incomplet, tresdifficile a lire, par la blancheur de son encre, ne peut
gueres avoir de valeur qu'en le collationant avec l'autre.] ecrit en 1477
ainsi que le porte une note finale du copiste. Or, dans celui-ci je lis ces
mots:
Je eusse mis cest livre en latin, pour plus briefment delivrez (pour aller
plus vite, pour abreger le travail). Mais pour ce que plusieurs ayment et
endendent mieulx romans [le francais] que latin, l'ai-ge [je l'ai] mis en
Romans, affin que chascun l'entende, et que les seigneurs et les chevaliers
et aultres nobles hommes qui ne scevent point de latin, ou petit [peu] qui
ont este oultre-mer, saichent se je dy voir [vrai], ou non.
D'ailleurs, au temps de Mandeville, c'etoit la langue Francaise qu'on
parloit en Angleterre. Cette langue y avoit ete portee par
Guillaume-le-Conquerant. On ne pouvoit enseigner qu'elle d
|