miniat. No. 352. Celui-ci forme un volume a part. Sa
vignette represente Brochard travaillant a son pupitre. Vient ensuite une
miniature ou on le voit presentant son livre au roi: puis une autre ou le
roi est en marche avec son armee pour la Terre Sainte.
J'ai egalement trouve dans la meme collection les deux traites Latins de
l'auteur, reunis en un seul volume in fol. pap. No. 319, couvert en basane
rouge. Le premier porte en titre: Directorium ad passagium faciendum,
editum per quemdam fratrem ordinis Predicatorum, scribentem experta et visa
potius quam audita; ad serenissimum principemet dominum Philippum, regem
Francorum, anno Domini M.CCC'mo. xxxii deg..
Le second est intitule: Libellus de Terra Sancta, editus a fratre Brocardo,
Theutonico, ordinis fratrum predicatorum. A la fin de celui-ci on lit qu'il
a ete ecrit par Jean Reginaldi, chanoine de Cambrai. Comme l'autre est
incontestablement de la meme main, je de doute nullement qu'il ne soit
aussi de Reginaldi.
Il me reste maintenant a faire connoitre notre troisieme ouvrage Francais,
ce Voyage de la Brocquiere que je publie aujourd'hui.
L'auteur etoit gentilhomme, et l'on s'en apercoit sans peine quand il parle
de chevaux, de chateaux forts et de joutes.
Sa relation n'est qu'un itineraire qui souvent, et surtout dans la
description du pays, et des villes, presente un peu de monotonie et des
formes peu variees; mais cet itineraire est interessant pour l'histoire et
la geographie du temps. Elles y trouveront des materiaux tres-precieux, et
quelquefois meme des tableaux et des apercus qui ne sont pas sans merite.
Le voyageur est un homme d'un esprit sage et sense, plein de jugement et de
raison. On admirera l'impartialite avec laquelle il parle des nations
infideles qu'il a occasion de connoitre, et specialement des Turcs, dont la
bonne foi est bien superieure, selon lui, a celle de beaucoup de chretiens.
Il n'a guere de la superstition de son siecle que la devotion pour les
pelerinages et les reliques; encore annonce-t-il souvent peu de foi sur
l'authenticite des reliques qu'on lui montre.
Quant aux pelerinages, on verra en le lisant combien ils etoient multiplies
en Palestine, et son livre sera pour nous un monument qui, d'une part,
constatera l'aveugle credulite avec laquelle nos devots occidentaux avoient
adopte ces pieuses fables; et de l'autre l'astuce criminelle des chretiens
de Terre-Sainte, qui pour soutirer l'argent des croises et des peleri
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