la ce qui m'inquiete le plus.
--Qu'est-ce donc, Penellan? demanda Jean Cornbutte.
--C'est que notre lampe va s'eteindre, faute d'huile, et que nous
arrivons a la fin de nos vivres!--Enfin! a la grace de Dieu!"
Puis, Penellan alla remplacer Andre Vasling, qui travaillait avec
energie a la delivrance commune.
"Monsieur Vasling, lui dit-il, je vais prendre votre place, mais veillez
bien, je vous en prie, a toute menace d'eboulement, pour que nous ayons
le temps de la parer!"
Le moment du repos etait arrive, et, lorsque Penellan eut encore creuse
la galerie d'un pied, il revint se coucher pres de ses compagnons.
XI
UN NUAGE DE FUMEE
Le lendemain, quand les marins se reveillerent, une obscurite complete
les enveloppait. La lampe s'etait eteinte. Jean Cornbutte reveilla
Penellan pour lui demander le briquet, que celui-ci lui passa. Penellan
se leva pour allumer le rechaud; mais, en se levant, sa tete heurta
contre le plafond de glace. Il fut epouvante, car, la veille, il pouvait
encore se tenir debout. Le rechaud, allume, a la lueur indecise de
l'esprit-de-vin, il s'apercut que le plafond avait baisse d'un pied.
Penellan se remit au travail avec rage.
En ce moment, la jeune fille, aux lueurs que projetait le rechaud sur la
figure du timonier, comprit que le desespoir et la volonte luttaient sur
sa rude physionomie Elle vint a lui, lui prit les mains, les serra avec
tendresse. Penellan sentit le courage lui revenir.
"Elle ne peut pas mourir ainsi!" s'ecria-t-il.
Il reprit son rechaud et se mit de nouveau a ramper dans l'etroite
ouverture. La, d'une main vigoureuse, il enfonca son baton ferre et ne
sentit pas de resistance. Etait-il donc arrive aux couches molles de la
neige? Il retira son baton, et un rayon brillant se precipita dans la
maison de glace.
"A moi, mes amis!" s'ecria-t-il!
Et, des pieds et des mains, il repoussa la neige, mais la surface
exterieure n'etait pas degelee, ainsi qu'il l'avait cru. Avec le rayon
de lumiere, un froid violent penetra dans la cabane et en saisit toutes
les parties humides, qui se solidifierent en un moment. Son coutelas
aidant, Penellan agrandit l'ouverture et put enfin respirer au grand
air. Il tomba a genoux pour remercier Dieu et fut bientot rejoint par la
jeune fille et ses compagnons.
Une lune magnifique eclairait l'atmosphere, dont les marins ne purent
supporter le froid rigoureux. Ils rentrerent, mais, auparavant, Penellan
regarda autour de
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