receder par l'archeveque de Milan. Les
insurges avaient pousse une avant-garde jusqu'au bourg de Binasco.
Lannes la dispersa. Bonaparte, pensant qu'il fallait agir avec
promptitude et vigueur, pour arreter le mal dans sa naissance, fit
mettre le feu a ce bourg, afin d'effrayer Pavie par la vue des flammes.
Arrive devant cette ville, il s'arreta. Elle renfermait trente mille
habitans, elle etait entouree d'un vieux mur, et occupee par sept
ou huit mille paysans revoltes. Ils avaient ferme les portes, et
couronnaient les murailles. Prendre cette ville avec trois cents chevaux
et un bataillon, n'etait pas chose aisee; et cependant il ne fallait pas
perdre de temps, car l'armee etait deja sur l'Oglio, et avait besoin de
la presence de son general. Dans la nuit, Bonaparte fit afficher aux
portes de Pavie une proclamation menacante, dans laquelle il disait
qu'une multitude egaree et sans moyens reels de resistance bravait une
armee triomphante des rois, et voulait perdre le peuple italien; que,
persistant dans son intention de ne pas faire la guerre aux peuples,
il voulait bien pardonner a ce delire, et laisser une porte ouverte au
repentir; mais que ceux qui ne poseraient pas les armes a l'instant
seraient traites comme rebelles, et que leurs villages seraient brules.
Les flammes de Binasco, ajoutait-il, devaient leur servir de lecon.
Le matin, les paysans, qui dominaient dans la ville, refusaient de la
rendre; Bonaparte fit balayer les murailles par de la mitraille et des
obus, ensuite il fit approcher ses grenadiers, qui enfoncerent les
portes a coups de hache. Ils penetrerent dans la ville, et eurent un
combat a soutenir dans les rues. Cependant on ne leur resista pas
long-temps. Les paysans s'enfuirent, et livrerent la malheureuse Pavie
au courroux du vainqueur. Les soldats demandaient le pillage a grands
cris. Bonaparte, pour donner un exemple severe, leur accorda trois
heures de pillage. Ils etaient a peine un millier d'hommes, et ils
ne pouvaient pas causer de grands desastres dans une ville aussi
considerable que Pavie. Ils fondirent sur les boutiques d'orfevrerie, et
s'emparerent de beaucoup de bijoux. L'acte le plus condamnable fut le
pillage du Mont-de-Piete; mais heureusement en Italie comme partout
ou il y a des grands, pauvres et vaniteux, les monts-de-piete etaient
remplis d'objets appartenant aux plus hautes classes du pays. Les
maisons de Spallanzani et de Volta furent preservees par les officiers,
qui garder
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