ques jours, et il revenait a l'Adige.
Il signa cet armistice, et partit ensuite pour passer le Po et se mettre
a la tete des deux colonnes qu'il dirigeait sur l'Etat de l'Eglise,
celle de Vaubois qui arrivait des Alpes pour le renfoncer, et celle
d'Augereau qui retrogradait du Mincio sur le Po. Il attachait beaucoup
d'importance a la situation de Genes, parce qu'elle etait placee sur
l'une des deux routes qui conduisaient en France, et parce que son
senat avait toujours montre de l'energie. Il sentait qu'il aurait fallu
demander l'exclusion de vingt familles feudataires de l'Autriche et de
Naples, pour y assurer la domination de la France; mais il n'avait pas
d'ordres a cet egard, et d'ailleurs il craignait de revolutionner. Il se
contenta donc d'ecrire une lettre au senat, dans laquelle il demandait
que le gouverneur de Novi, qui avait protege les brigands, fut puni
d'une maniere exemplaire, et que le ministre autrichien fut chasse de
Genes; il voulait ensuite une explication categorique. "Pouvez-vous,
disait il, ou ne pouvez-vous pas delivrer votre territoire des assassins
qui l'infestent? Si vous ne pouvez pas prendre des mesures, j'en
prendrai pour vous; je ferai bruler les villes et les villages ou se
commettra un assassinat; je ferai bruler les maisons qui donneront
asile aux assassins, et punir exemplairement les magistrats qui les
souffriront. Il faut que le meurtre d'un Francais porte malheur aux
communes entieres qui ne l'auraient pas empeche." Comme il connaissait
les lenteurs diplomatiques, il envoya son aide-de-camp Murat, pour
porter sa lettre, et la lire lui-meme au senat. "Il faut, ecrivait-il
au ministre Faypoult, un genre de communication qui electrise ces
messieurs." Il fit partir en meme temps Lannes avec douze cents hommes,
pour aller chatier les fiefs imperiaux. Le chateau d'Augustin Spinola,
le principal instigateur de la revolte, fut brule. Les Barbets saisis
les armes a la main furent impitoyablement fusilles. Le senat de Genes
epouvante destitua le gouverneur de Novi, congedia le ministre Gerola,
et promit de faire garder les routes par ses propres troupes. Il envoya
a Paris M. Vincent Spinola, pour s'entendre avec le directoire sur tous
les objets en litige, sur l'indemnite due pour la fregate _la Modeste_,
sur l'expulsion des familles feudataires, et sur le rappel des familles
exilees.
Bonaparte s'achemina ensuite sur Modene, ou il arriva le 1er messidor
(19 juin), tandis qu'Augereau entra
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