rves pendant la nuit du cote d'Orgeres,
il avait juge que la resistance serait serieuse. Au lieu d'eparpiller
ses forces, il avait concentre ses trois divisions, de maniere qu'elles
pussent penetrer comme un coin dans le corps ennemi. Il avait charge le
general Michel de surveiller sa gauche avec sa cavalerie, vers Orgeres,
en avant des positions ou le 17e corps reprenait haleine. Il pouvait,
d'un autre cote, esperer qu'a l'extreme droite, le general des Pallieres
viendrait lui donner la main.
Des huit heures il avait lance sa 2e division sur le village de Loigny.
Resolument elle s'etait avancee sous les ordres du general Barry qui,
comme a Coulmiers, allait faire de l'histoire aussi noblement que son
frere Edouard nous l'enseignait disertement a la Faculte de Toulouse.
La 1re division--amiral Jaureguiberry,--celle qui avait enleve si
brillamment Villepion la veille, suivait de pres a gauche. En meme
temps la 3e, commandee par le general Maurandy, devait appuyer a droite
l'effort principal en attaquant Lumeau, village voisin de Loigny.
Loigny emporte vivement, la division Barry poursuivit sa marche vers
l'est; mais, au chateau de Goury, elle rencontra une resistance
opiniatre et meurtriere; il fallut d'abord reculer, pour mieux avancer
ensuite. Le parc du chateau fut le theatre d'une lutte sanglante,
acharnee, qui dura avec des chances diverses, mais sans repit, jusqu'a
la nuit. Von der Thann, qui comprenait l'importance de cette position,
envoya l'une apres l'autre ses trois brigades pour renforcer ses
premieres troupes promptement decimees. L'amiral Jaureguiberry, tout en
soutenant en deuxieme ligne ce combat, dut faire tete, sur la gauche,
aux troupes nombreuses qui descendaient d'Orgeres, de la Maladrerie, de
Tanon, et que n'arreta pas la division de cavalerie Michel ramenee par
erreur jusqu'a Guillonville. A droite, la division Maurandy se battait
avec moins de fermete, quoiqu'un regiment de mobiles fit, a Ecuillon,
tout pres de Loigny, une defense heroique.
"A midi et demi, d'apres le rapport du general Chanzy, la situation
devenait de plus en plus difficile.--Toutes les troupes du 16e corps
etaient engagees, et il n'y avait plus d'autre reserve que celle
qu'offraient les troupes fatiguees de la brigade du Bois de Jancigny en
position a Terminiers." Convaincu qu'il avait affaire a des forces de
beaucoup superieures aux siennes, le general Chanzy se decida a faire
appel au secours du general de Sonis, malgre l
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