petits groupes. A la fin du jour,
les deux tiers de l'effectif etaient presents. De meme dans tout le
regiment, qui, des lors, pouvait au premier ordre entrer en ligne.
Le colonel Koch, en prenant le commandement de la brigade, avait passe
la conduite du 48e au commandant Bourrel, du 1er bataillon. Au 3e nous
etions toujours diriges par l'intrepide vieillard, capitaine David. De
beaux exemples d'honneur, de courage et de devouement nous soutenaient,
nous stimulaient: quelques prodiges qu'executat la delegation de Tours
pour l'improvisation des armees, elle ne pouvait parfaire son oeuvre
dans les details. Ainsi, notre bataillon ne comptait aucun officier
monte. Pas plus l'adjudant-major que le capitaine David. Des chevaux
leur eussent ete precieux pour conduire et faire mouvoir une unite d'un
millier d'hommes. Ce petit fait meritait d'etre note, a l'honneur des
chefs qui surent utiliser des instruments tactiquement incomplets, sans
parler de l'inexperience individuelle de leurs elements.
Chaque jour, la temperature devenait plus rigoureuse. Tout en demandant
a ses soldats une entiere abnegation, le general Chanzy leur etait
pitoyable; il lui parut impossible de continuer a nous faire coucher
sous la tente. Des dispositions furent prises pour le cantonnement
dans les villages d'ailleurs nombreux en ce pays. Notre bataillon fut
distribue dans les granges d'Origny, au centre de la ligne de bataille.
Mais pour les fourriers, point de repos: ils devaient concourir aux
prises d'armes pendant le jour, et, la nuit, assister aux longues
distributions de vivres.
Deja, le 6, la canonnade s'etait sourdement fait entendre a l'extreme
droite, premiere demonstration de l'ennemi sur Meung. Le 7, des la
premiere heure, l'attaque fut generale. Tandis que nous attendions
sous les armes, la 2e division du 21e corps et la 3e du 17e, sur notre
gauche, s'opposaient aux reconnaissances de l'ennemi, a Vallieres,
devant Saint-Laurent-des-Bois, et, plus pres de nous, a Villermain. A
notre droite, du cote de Beaugency, la 1re division du 16e corps se
battait aussi, avec l'appui, cette fois heureux, du 51e de marche,
pendant qu'au centre le general de Roquebrune, commandant la 1re
division du 17e corps, repoussait victorieusement deux divisions
bavaroises qui s'etaient avancees de Cravant et, plus a droite, de
Beaumont.
Comme l'armee avait pu vaincre sans nous, les compagnies regagnerent a
la nuit leurs cantonnements, et, avec mes collegues,
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