eur conversation du
matin.--"Je montai a cheval, fort inquiet et tres fatigue, a raconte
celui-ci.... Je me portai en avant avec mes troupes, c'est-a-dire
avec une brigade de la 2e division, ma reserve d'artillerie, les
zouaves-pontificaux, les mobiles des Cotes-du-Nord; je marchai dans la
direction de Loigny. Je criai: "Voila le 17e corps qui arrive."
II
Quelque fatigue qu'il fut en mettant le pied a l'etrier, le general
de Sonis, une fois sur le champ de bataille, ne se menagea pas. Il ne
devait plus s'arreter qu'il ne fut terrasse. Il fit d'abord placer deux
batteries sur la route de Faverolles a Villepion, pour canonner l'ennemi
a droite; puis, averti qu'il allait etre tourne, il fit face a gauche.
Il placa son artillerie au coin du chateau de Villepion. Il mit en
batterie toutes les pieces de la reserve et retablit le combat si
energiquement, qu'au bout d'une heure et demie de canonnade le corps
allemand dut se replier.
Cet heureux resultat etait fait pour stimuler son ardeur. Avec une
activite extraordinaire, il placa ses troupes en ligne, de sa main, car
il exercait le commandement a sa maniere. Chanzy, pour l'execution des
plans qu'il avait concus, chargeait ses lieutenants de concourir chacun
pour sa part a l'action generale qu'il surveillait et dirigeait. Sonis,
lui, sauf les conceptions d'ensemble qu'il n'avait guere le loisir de
former, etait en meme temps general, colonel, commandant, capitaine. Son
procede, renouvele des temps chevaleresques ou la valeur personnelle
pouvait vaincre la puissance du nombre, lui enlevait, par contre, la
perception nette d'une situation etendue et complexe. A tel point qu'il
croyait de bonne foi, suivant son propre recit, avoir releve de leur
poste de combat, avec le faible effectif qu'il avait amene, toutes les
troupes du 16e corps.
Tout en elan d'ailleurs, il ne regardait jamais en arriere: "La nuit
arrivait, a-t-il raconte encore, et j'etais occupe de la pensee de
canonner Loigny, lorsqu'on vint me dire: "Votre centre se replie". Je me
portai au fort de l'action, ou se trouvaient deux regiments de marche
d'un effectif considerable, le 48e et le 51e; je me portai vers l'un
d'eux, et je l'exhortai de toutes mes forces. Mes paroles furent vaines,
tout le monde fuyait."
En ce qui concerne le 48e, il y a la une erreur. Loin d'avancer ni de
fuir, nous battions toujours la semelle a cote de Terminiers, dans la
position exasperante de gens qui entendent se derouler p
|