ur l'observateur une
satisfaction, un repos. On contemple avec recueillement la simplicite sous
le diademe, l'humilite sur le trone, les qualites et les vertus d'une
religieuse dans le coeur d'une reine. Une vie courte, mais bien remplie;
un role en apparence efface, mais en realite plus serieux et surtout plus
noble, plus respectable que celui de beaucoup de femmes celebres; de
grandes souffrances morales, chretiennement et courageusement supportees;
enfin un type irreprochable de piete et de bonte, de tendresse conjugale
et d'amour maternel, telle fut Marie-Therese d'Autriche, la compagne
de Louis XIV.
La monarchie francaise a eu le privilege d'etre sanctifiee par un certain
nombre de reines, dont les vertus, en quelque sorte contrepoids des
scandales de la cour, ont contribue a sauvegarder l'autorite morale du
trone. De meme que, sous le regne des derniers Valois, Claude de France,
Elisabeth d'Autriche, Louise de Vaudemont, rachetaient par la purete de
leur vie les vices de Francois 1er, de Charles IX, de Henri III, de meme
Marie-Therese compensa, pour ainsi dire, la morale des atteintes que Louis
XIV lui portait. L'histoire ne doit pas oublier cette femme, qui avait
dans les veines du sang de Charles-Quint et du sang de Henri IV; cette
souveraine, qui portait avec dignite son manteau royal, tout en le
comparant a un suaire; cette epouse modele, qui aimait son mari de toutes
les forces de son ame et ne l'approchait qu'avec un melange de respect, de
frayeur et de tendresse; cette mere devouee, qui s'appliquait a toucher le
coeur du jeune prince dont Bossuet etait charge de former l'esprit; cette
femme, qui a prouve une fois de plus qu'un palais peut devenir un
sanctuaire et qu'un coeur veritablement chretien peut battre sous le
manteau royal comme sous la robe de bure.
Nee en 1638, la meme annee que Louis XIV, Marie-Therese avait pour pere
Philippe IV, roi d'Espagne, et pour mere Isabelle de France, fille de
Henri IV et de Marie de Medicis. Elle etait donc cousine germaine de Louis
XIV. Les sentiments chretiens de cette princesse, qui comptait au nombre
de ses aieules sainte Elisabeth de Hongrie et sainte Elisabeth de
Portugal, ne l'empechaient pas d'avoir conscience de l'illustration de sa
famille. Ses convictions sur l'origine et le caractere du pouvoir royal
etaient absolument semblables a celles de son epoux. Une religieuse, qui
l'aidait a faire son examen de conscience pour une confession generale,
lui demanda
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