r est accablante,
Meilleur encore en est le vin!
Vive le vin! les nuits d'ivresse!
Vive la table et la beaute!
Vrai Dieu! la vie enchanteresse
C'est le plaisir et la paresse!
Rien n'est vrai hors la volupte!
LE CHOEUR.
Ta chanson a menti, Georgette.
C'est immoral!
GEORGETTE.
Dieu! qu'il est bete!
Allez au diable!
LE CHOEUR.
Au diable? bon,
J'y suis. Le trajet n'est pas long.
Vive Dieu! l'enfer est en fete.
Ma foi! le bourgogne a du bon,
Ma voisine dort comme un plomb,
Tout ce vin me porte a la tete.
Vivent le diable et le macon!
Vive Georgette!... et sa chanson!
Georgette a lu de mauvais livres!
L'auteur!
STELLO.
C'est moi!... vous etes ivres.
(Il roule de sa chaise.)
LE CHOEUR.
Hurrah!--he!--hola!--ho!--bravo!
Silence!... en triomphe Stello!
Il faut le coucher sur la table.
Parle donc!... as-tu soif?... Que diable!
Il ne fait pas un mouvement.
Salut! c'est le roi de la fete!
Monte a cote du roi, Georgette,
Et verse a boire a ton amant.
Telle dans la campagne, a cette heure attardee,
L'orgie osait troubler le silence des bois.
La maison d'ou partaient ces cris et cette voix,
Etait celle ou Stello, cette meme soiree,
Sur la fin d'un souper se trouvait ivre-mort.
Ainsi que l'avait dit un ami charitable,
Sans qu'il put dire un mot, ni faire un seul effort,
On l'avait de son long etendu sur la table
Ou le seigneur du lieu tronait, sans sourciller,
Les pieds dans les debris d'un salmis de faisane
Tandis qu'un jambon d'York lui servait d'oreiller.
Aupres de lui debout, la belle courtisane,
Georgette, la bacchante au front echevele,
La levre en feu, les yeux brillants de volupte,
Laissant voir son beau sein qui s'abaisse et qui monte,
Ivre de bruit, de vin, de plaisir et de honte,
Achevant le refrain qu'elle avait commence,
Lui versait de son haut un flacon sur la tete.
Cependant qu'autour d'eux le reste de la fete,
Sans cesse redoublant son tapage effrene,
Avec des cris de joie, au comble de l'ivresse,
Dansait, criait, hurlait, et dans son allegresse,
Pres de tomber aussi, semblait plus acharne.
Stello, lui, l'oeil eteint, le visage livide,
Ses cheveux inondes et colles par le vin,
Son beau col debraille dans sa chemise humide,
Plus pale que jamais sous la clarte morbide
Des lu
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