diez,
Je voudrais bien savoir ce que vous en feriez.
Mais six mois! Jusque-la que faire de mon ame?
Ah! songez que mes maux seraient tous oublies
Et mes chagrins finis demain, si vous vouliez!
Alger, Mars 1862.
A MADAME A***
--ENVOI DE _ROSINE ET ROSETTE_--
Ce conte fut ecrit sous un climat dore
Ou nous avons vecu dans un site adore,
Pres de ma mere;
Ou vous m'avez soigne comme elle, de longs jours,
Adoucissant pour moi le mal, qui fait toujours
La vie amere;
Ou vous m'avez gueri, toutes deux de moitie,
Ou mon ame vivait, dans sa double amitie
Tout endormie;
Ou d'etre aime deux fois j'ai senti la douceur,
Car elle etait ma mere, et vous etiez ma soeur
Et mon amie.
Et maintenant, le reve adorable me suit.
Je revois ce rivage ou l'on entend, la nuit,
Gemir la lame,
Et j'ecoute pleurer, comme un chant qui s'emeut,
Le souvenir si doux, helas! que rien ne peut
M'oter de l'ame!
Paris, Juin 1862.
A FELIX M***
Ainsi, mon cher ami, nous voila vieux, malades,
Ennuyes, serieux, melangeant notre vin,
Toi souffrant, moi rimeur, en un mot, tres-maussades,
_Alea jacta est_ ... et je parle latin!
Qui m'aurait dit cela lors de nos serenades
Sous les balcons d'Aline, et de nos escapades
La nuit, dans mon quartier, alors que, le matin,
Nous nous apercevions que le sommeil est sain?
Plus j'y songe, vraiment, et plus je me desole
Que, pour de bons amis, un pareil temps s'envole,
Puisque l'amitie reste et qu'elle doit grandir.
Et, comme j'y pensais en ouvrant cette page
Pour y mettre ces vers, je songeais qu'a notre age
C'est un bien d'etre unis et de se souvenir.
Paris, Juin 1862.
A MON PERE
Grace au titre un peu plaisant,
Un peu plaisant qu'on me prete,
Puisque me voila poete,
Helas! poete, a present!
O ma muse, allez-vous-en,
Allez-vous-en, et la fete
Que nous fetons sera faite,
Sera faite plus gaiment;
Ou chargez-vous de lui dire
Qu'il me garde son sourire
Gai comme un soleil de mai.
Car il n'est de poesie
Au monde, ni d'ambroisie
Qui vaille un sourire aime.
Paris, 25 Aout 1862, jour de Saint-Louis.
A MADAME L.. B..
--SUR UN EXEMPLAIRE DES _EMAUX ET CAMEES_--
Vous vous trompez, je vous le jure,
Si vous croyez ce rondeau-ci
Fait
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