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dirait-on pas le trot d'un cheval?-- C'est l'eau qui murmure Son chant de cristal. Folle, il faut dormir. Quel reve t'effleure? Qui donc tient encore en ces lieux deserts, En depit de l'heure, Tes beaux yeux ouverts? Le coeur dans les yeux, les yeux sous le voile, La belle revait, le voile epingle; La brise a souffle.... La brise a souffle sur la fine toile; Le voile est ouvert, l'amour est passe, Le coeur envole. KIEF I Au plein coeur de l'ete, vers le milieu du jour, A l'heure ou, des coteaux qu'un ciel ardent calcine, Le serpent vient dormir au bord de la ravine; Quand l'air semble sortir de la bouche d'un four, Et que le grand soleil, brulant comme la braise, Grille un sol crevasse comme un mur de fournaise; Alors que la cigale au chant criard et faux Dont la monotonie est comme une cadence, Fait, seule, de son cri resonner les echos; A cette heure de calme et de profond silence, C'est un fait reconnu que tout bon musulman, Ferme dans sa maison, fume nonchalamment; Et, suivant sa fumee en spirales tordue, S'il entend par hasard quelque bruit dans la rue, Murmure entre ses dents, s'il est homme de bien: "Par Mahomet! ce n'est qu'un chien ou qu'un chretien." II ..... La cour mauresque etait silencieuse Et fraiche. On n'entendait, aux marbres des bassins, Que le chant vacillant de l'eau capricieuse Se perdant sous la voute en echos argentins; Et, comme un rossignol, le soir, dans la campagne, Chante et, de sa chanson que nul bruit n'accompagne, Prete un calme plus doux aux douces nuits d'ete: Tel, en se cadencant sur les murs de faience, On eut dit que ce bruit grandissait le silence. Ainsi qu'un feu follet, dans un site ecarte, La nuit, autour de lui, grandit l'obscurite. Il faut l'avoir connu pour s'en faire une idee, Ce charme singulier, cette etrange torpeur, Dont les Orientaux font un divin bonheur: D'aspirer des parfums dont l'ame est affaissee, De rever sans sommeil et presque sans pensee, Et, le regard perdu, la tete renversee, De vivre de mollesse et mourir de langueur. Le marbre et ses blancheurs ont bien des indolences Que ne connaissent pas nos boudoirs d'Occident. O l'amour! les parfums! le vin! les nonchalances! L'oubli, surtout, l'oubli! le seul bien vraiment grand Et le seul desirable! Il est donc vrai qu'au monde, Sous nos tristes cl
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