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tait reunie, sauf grand-pere qui sans doute n'avait rien change a ses habitudes de promenade et qui probablement ignorait notre salut. Mariette nous suivit a une distance respectueuse : son anciennete lui donnait droit a un rang dans le cortege. Ma mere, tres emue, caressait les cheveux de mes deux soeurs ainees, que la joie, comme le chagrin, faisait pleurer. Mais je n'attachais pas d'importance aux larmes de mes soeurs qui en repandaient pour des riens. Mon pere, debout, appuye au dossier de la chaise ou ma mere etait assise, souriait. Je ne lui avais jamais vu le visage aussi rayonnant. Et par la fenetre, en arriere du groupe, le soleil entrait comme un invite de marque. --L'ecriteau n'y est plus, repeta Bernard sans saluer personne. --Oui, dit mon pere, nous gardons la maison. Et comme notre enthousiasme allait deborder, il ajouta: --Vous le devez a votre mere, et aussi a votre tante Bernardine. Celle-ci, dont les joues parcheminees s'empourprerent rien que parce qu'on avait parle d'elle quand elle-meme ne gardait ni ses pensees ni ses biens et se depouillait ainsi naturellement tous les jours, refusa l'eloge avec une male energie: --Quelle plaisanterie, Michel! Pour une signature de rien du tout! Il ne faut pas egarer ces enfants. Ma mere l'approuva sans retard: --Elle a raison c'est votre pere qui nous a tous sauves. Et plus bas, tournee vers lui, elle murmura, mais je l'entendis: --Tout ce que j'ai, n'est-ce pas a toi? Je ne m'arretai guere, je l'avoue, a ce debat. Evidemment le salut de la maison ne dependait que de mon pere. En quoi ma mere et tante Dine auraient-elles pu intervenir? Il fallait jeter dehors le monsieur de Paris en les autres envahisseurs, comme Ulysse rentrant a Ithaque avait chasse les pretendants. C'etait un exercice de force qui ne convenait qu'a un homme. Mes notions de la vie etaient simples: l'homme gouvernait, et la femme n'avait charge que des choses domestiques. Que tante Dine eut sa part, meme reduite, dans l'immeuble dont on voulait nous exproprier, je ne l'aurais pas compris, et pas davantage ce que c'etait qu'une dot et comment le consentement de la femme etait necessaire pour que le mari en disposat. Cependant je me rappelai la scene de la couturiere. Ma mere avait sans doute realise des economies sur ses toilettes et les avait apportees. Chacun ne devait-il pas sa contribution de guerre? Aussitot je m'esquivai de la chambre et, quand j'y revins, je ten
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