resolue. L'empressement de la commune n'est pas moins grand.
Sur la proposition de Chaumette lui-meme, on fait demander le rapport que
Saint-Just avait prononce a la convention, et on envoie a l'imprimerie de
la Republique en chercher un exemplaire pour en faire lecture. Tout se
soumet avec docilite a l'autorite triomphante du comite de salut public.
Dans cette nuit du 23 au 24, Fouquier-Tinville fait arreter Hebert,
Vincent, Ronsin, Momoro, Mazuel, l'un des officiers de Ronsin, enfin le
banquier etranger Kock, agioteur et ultra-revolutionnaire, chez lequel
Hebert, Ronsin et Vincent mangeaient frequemment, et formaient tous leurs
projets. De cette maniere, le comite avait deux banquiers etrangers, pour
persuader a tout le monde que les deux factions etaient mues par la
coalition. Le baron de Batz devait servir a prouver ce fait contre Chabot,
Julien, Fabre, contre tous les corrompus et les moderes; Kock devait servir
a prouver la meme chose contre Vincent, Ronsin, Hebert et les
ultra-revolutionnaires.
Les denonces se laisserent arreter sans resistance, et furent envoyes le
lendemain au Luxembourg. Les prisonniers accoururent avec joie pour voir
arriver ces furieux qui les avaient tant effrayes en les menacant d'un
nouveau septembre. Ronsin montra beaucoup de fermete et d'insouciance; le
lache Hebert etait defait et abattu, Momoro consterne. Vincent avait des
convulsions. Le bruit de ces arrestations se repandit aussitot dans Paris,
et y produisit une joie universelle. Malheureusement, on ajoutait que ce
n'etait point fini, et qu'on allait frapper les hommes de toutes les
factions. La meme chose fut repetee dans la seance extraordinaire des
Jacobins. Apres que chacun eut rapporte ce qu'il savait de la conspiration,
de ses auteurs, de leurs projets, on ajouta que, du reste, toutes les
trames seraient connues, et qu'un rapport serait fait sur des hommes autres
que ceux qui etaient actuellement poursuivis.
Les bureaux de la guerre, l'armee revolutionnaire, les cordeliers, venaient
d'etre frappes dans la personne de Vincent, Ronsin, Hebert, Mazuel, Momoro
et consorts. On voulait sevir aussi contre la commune. Il n'etait bruit que
de la dignite de grand-juge reservee a Pache; mais on le savait incapable
de s'engager dans une conspiration, docile a l'autorite superieure,
respecte du peuple, et on ne voulut pas frapper un trop grand coup en
l'adjoignant aux autres. On prefera faire arreter Chaumette, qui n'etait ni
plus hard
|