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aurait du diriger la veritable attaque. Le motif de cette preference etait
fonde sur plus d'une raison. Il importait avant tout de rester en
communication avec la frontiere des Alpes, ou se trouvait le gros de
l'armee republicaine, et d'ou les Piemontais pouvaient venir au secours des
Lyonnais. On avait encore l'avantage, dans cette position, d'occuper le
cours superieur des deux fleuves, et d'intercepter les vivres qui
descendaient la Saone et le Rhone. Il est vrai que l'ouest restait ainsi
ouvert aux Lyonnais, et qu'ils pouvaient faire des excursions continuelles
vers Saint-Etienne et Montbrison: mais tous les jours on annoncait
l'arrivee des contingens du Puy-de-Dome, et une fois ces nouvelles
requisitions reunies, Dubois-Crance pouvait achever le blocus du cote de
l'ouest, et choisir alors le veritable point d'attaque. En attendant, il
se contentait de serrer l'ennemi de pres, de canonner la Croix-Rousse au
nord, et de commencer ses lignes a l'est, devant le pont de la Guillotiere.
Le transport des munitions etait difficile et lent; il fallait les faire
venir de Grenoble, du fort Barraux, de Briancon, d'Embrun, et leur faire
parcourir ainsi jusqu'a soixante lieues de montagnes. Ces charrois
extraordinaires ne pouvaient avoir lieu que par voie de requisition forcee
et en mettant en mouvement cinq mille chevaux; car on avait a transporter
devant Lyon quatorze mille bombes, trente-quatre mille boulets, trois cents
milliers de poudre, huit cent mille cartouches, et cent trente bouches a
feu.
Des les premiers jours du siege, on annoncait la marche des Piemontais qui
debouchaient du petit Saint-Bernard et du Mont-Cenis. Kellermann partit
aussitot sur les pressantes instances du departement de l'Isere, et laissa
le general Dumuy pour le remplacer a Lyon. Du reste, Dumuy ne le remplacait
qu'en apparence, car Dubois-Crance, representant et ingenieur habile,
dirigeait lui seul toutes les operations du siege. Pour hater la levee des
requisitions du Puy-de-Dome, Dubois-Crance detacha le general Nicolas avec
un petit corps de cavalerie; mais celui-ci fut enleve dans le Forez, et
livre aux Lyonnais. Dubois-Crance y envoya alors mille hommes de bonnes
troupes, avec le representant Javoques. La mission de celui-ci fut plus
heureuse; Il contint les aristocrates de Montbrison et de Saint-Etienne, et
fit lever environ sept a huit mille paysans, qu'il amena devant Lyon.
Dubois-Crance les placa au pont d'Oullins, situe au nord-o
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