s avec une extreme violence. On allait se preparer a l'assaut, quand
une deputation vint negocier au nom des Lyonnais. Il parait que le but de
cette negociation etait de donner a Precy et a deux mille des habitans les
plus compromis le temps de se sauver en colonne serree. Ils profiterent en
effet de cet intervalle, et sortirent par le faubourg de Vaise pour se
retirer vers la Suisse.
Les pourparlers etaient a peine commences, qu'une colonne republicaine
penetra jusqu'au faubourg Saint-Just. Il n'etait plus temps de faire des
conditions, et d'ailleurs la convention n'en voulait pas. Le 9, l'armee
entra, ayant les representans en tete. Les habitans s'etaient caches, mais
tous les montagnards persecutes sortirent en foule au devant de l'armee
victorieuse, et lui composerent une espece de triomphe populaire. Le
general Doppet fit observer la plus exacte discipline a ses troupes, et
laissa aux representans le soin d'exercer eux-memes sur cette ville
infortunee les vengeances revolutionnaires.
Pendant ce temps, Precy, avec ses deux mille fugitifs, marchait vers la
Suisse. Mais Dubois-Crance, prevoyant que ce serait la son unique
ressource, avait depuis long-temps fait garder tous les passages. Les
malheureux Lyonnais furent poursuivis, disperses et tues par les paysans.
Il n'y en eut que quatre-vingts qui, avec Precy, parvinrent a atteindre le
territoire helvetique.
A peine entre, Couthon reintegra l'ancienne municipalite montagnarde, et
lui donna mission de chercher et de designer les rebelles. Il chargea une
commission populaire de les juger militairement. Il ecrivit ensuite a Paris
qu'il y avait a Lyon trois classes d'habitans: 1 les riches coupable; 2
les riches egoistes, 3 les ouvriers ignorans, detaches de toute espece de
cause, et incapables de bien comme de mal. Il fallait guillotiner les
premiers et detruire leurs maisons, faire contribuer les seconds de toute
leur fortune, depayser enfin les derniers, et les remplacer par une colonie
republicaine.
La prise de Lyon produisit a Paris la plus grande joie, et dedommagea des
mauvaises nouvelles de la fin de septembre. Cependant, malgre le succes, on
se plaignit des lenteurs de Dubois-Crance, on lui imputa la fuite des
Lyonnais par le faubourg de Vaise, fuite qui d'ailleurs n'en avait sauve
que quatre-vingts. Couthon surtout l'accusa de s'etre fait general absolu
dans son armee, de s'etre plus souvent montre avec son costume d'officier
superieur qu'avec celui de r
|