omposer alors de vingt-cinq mille requisitionnaires, et de huit
ou dix mille soldats aguerris.
Le 24, a minuit, il fit enlever la redoute du pont d'Oullins, qui
conduisait au pied des hauteurs de Sainte-Foy. Le lendemain, le general
Doppet, Savoyard, qui s'etait distingue sous Carteaux dans la guerre contre
les Marseillais, arriva pour remplacer Kellermann. Celui-ci venait d'etre
destitue a cause de la tiedeur de son zele, et on ne lui avait laisse
quelques jours de commandement que pour lui donner le temps d'achever son
expedition contre les Piemontais. Le general Doppet se concerta de suite
avec Dubois-Crance pour l'assaut des hauteurs de Sainte-Foy. Tous les
preparatifs furent faits pour la nuit du 28 au 29 septembre. Des attaques
simultanees furent dirigees au nord vers la Croix-Rousse, a l'est en face
du pont Morand, au midi par le pont de la Mulatiere, qui est place
au-dessous de la ville; au confluent de la Saone et du Rhone. L'attaque
serieuse dut avoir lieu par le pont d'Oullins sur Sainte-Foy. Elle ne
commenca que le 29, a cinq heures du matin, une heure ou deux apres les
trois autres. Doppet, enflammant ses soldats, se precipite avec eux sur une
premiere redoute et les entraine sur la seconde avec la plus grande
vivacite. Le grand et le petit Sainte-Foy sont emportes. Pendant ce temps,
la colonne chargee d'attaquer le pont de la Mulatiere parvient a s'en
emparer, et penetre dans l'isthme a la pointe duquel se reunissent les deux
fleuves. Elle allait s'introduire dans Lyon, lorsque Precy, accourant avec
sa cavalerie, parvient a la repousser, et a sauver la place. De son cote,
le chef d'artillerie Vaubois, qui avait dirige sur le pont Morand une
attaque des plus vives, penetra dans la redoute en fer a cheval, mais il
fut oblige de l'abandonner.
De toutes ces attaques, une seule avait completement reussi, mais c'etait
la principale, celle de Sainte-Foy. Il restait maintenant a passer des
hauteurs de Sainte-Foy a celles de Fourvieres, bien plus regulierement
retranchees, et bien plus difficiles a emporter. L'avis de Dubois-Crance,
qui agissait systematiquement, et en savant militaire, etait de ne pas
s'exposer aux chances d'un nouvel assaut, et voici ses raisons: il savait
que les Lyonnais, reduits a manger de la farine de pois, n'avaient de
vivres que pour quelques jours encore, et qu'ils allaient etre obliges de
se rendre. Il les avait trouves tres braves a la defense de la Mulatiere et
du pont Morand; il cra
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