er au tribunal
revolutionnaire les vingt-deux et les douze, et de mettre les
soixante-treize en arrestation. On fit ce qu'il voulut; les portes de la
salle leur furent aussitot interdites, les soixante-treize arretes, et
injonction faite a Fouquier-Tinville de s'emparer des malheureux girondins.
Ainsi la convention toujours plus docile se laissa arracher l'ordre
d'envoyer a la mort une partie de ses membres. A la verite, elle ne pouvait
plus differer, car les jacobins avaient fait cinq petitions plus
imperieuses les unes que les autres, pour obtenir ces derniers decrets
d'accusation.
FOOTNOTES:
[Footnote 1: Du 3 septembre.]
[Footnote 2: Ce decret celebre fut rendu le 17 septembre. Il est connu sous
le nom de _loi des suspects_.]
[Footnote 3: Decret du 1er octobre.]
CHAPITRE XIV.
CONTINUATION DU SIEGE DE LYON. PRISE DE CETTE VILLE. DECRET TERRIBLE CONTRE
LES LYONNAIS REVOLTES.--PROGRES DE L'ART DE LA GUERRE; INFLUENCE DE
CARNOT.--VICTOIRE DE WATIGNIES. DEBLOCUS DE MAUBEUGE.--REPRISE DES
OPERATIONS EN VENDEE.--VICTOIRE DE COLLET. FUITE ET DISPERSION DES VENDEENS
AU DELA DE LA LOIRE.--MORT DE LA PLUPART DE LEURS PRINCIPAUX CHEFS.--ECHECS
SUR LE RHIN. PERTE DES LIGNES DE WISSEMBOURG.
Chaque revers reveillait l'energie revolutionnaire, et cette energie
ramenait les succes. Il en avait toujours ete ainsi pendant cette campagne
memorable. Depuis la defaite de Nerwinde jusqu'au mois d'aout, une serie
continuelle de desastres avait enfin provoque des efforts desesperes.
L'aneantissement du federalisme, la defense de Nantes, la victoire
d'Hondschoote, le deblocus de Dunkerque, avaient ete le resultat de ces
efforts. De nouveaux revers a Menin, a Pirmasens, aux Pyrenees, a Torfou et
Coron dans la Vendee, venaient d'exciter un nouveau redoublement d'energie
qui devait amener des succes decisifs sur tous les theatres de la guerre.
Le siege de Lyon etait de toutes les operations, celle dont on attendait la
fin avec le plus d'impatience. Nous avons laisse Dubois-Crance campe devant
cette ville, avec cinq mille hommes de troupes reglees, et sept a huit
mille requisitionnaires. Il etait menace d'avoir bientot sur ses derrieres
les Sardes que la faible armee des grandes-Alpes ne pouvait plus arreter.
Comme nous avons deja dit, il s'etait place au Nord, entre la Saone et le
Rhone, en presence des redoutes de la Croix-Rousse, et non sur les hauteurs
de Sainte-Foy et de Fourvieres, situees a l'ouest, et par lesque
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