sses, et la conclusion definitive de la
paix fut remise a une seconde entrevue qui eut lieu le lendemain. La
condition mise par Guillaume a sa soumission etait la restitution du
Berry que Raoul avait occupe. Une suspension d'armes de huit jours fut
decidee pour permettre aux Aquitains d'approuver cet accord, et au
bout du delai, la paix fut conclue formellement et
definitivement[112].
Raoul parait alors avoir tenu a Autun, puis a Chalon, une veritable
cour pleniere, dont le role politique est certain, encore que nous
n'en ayons point de preuves materielles. La reine Emma etait venu le
joindre[113], avec un grand nombre de puissants feudataires francais,
l'archeveque de Reims, Seulf, les eveques de Troyes, Anseis[114], de
Soissons, Abbon (qui remplissait les fonctions de chancelier avec
Rainard pour notaire), le marquis Hugues, le comte Herbert de
Vermandois. Les vassaux bourguignons etaient naturellement au complet:
le frere du roi, Hugues, les comtes Walon et Gilbert, fils du comte
Manasses, les abbes de Saint-Martin d'Autun, Eimon[115], et de
Tournus, Herve[116], le prevot de Saint-Symphorien d'Autun,
Hermoud[117]. Plusieurs hauts personnages aquitains avaient en outre
accompagne le duc Guillaume, par exemple l'eveque du Puy Allard[118].
Enfin on vit venir le regent du royaume de Provence pour l'empereur
Louis l'Aveugle, Hugues, qui prit part aux discussions de cette sorte
de plaid[119].
Tous ceux qui s'etaient montres les premiers fideles a Raoul recurent
des liberalites. Herbert eut Peronne, qui devint sa principale
forteresse[120], Hugues recut le Mans, Seulf obtint de Hugues de
Provence, grace a l'intercession royale, la restitution des domaines
episcopaux situes en Lyonnais, dont Herve s'etait vu depouiller[121].
La presence de Hugues de Provence s'explique probablement par le desir
de conjurer au moyen d'une bonne entente toute cause de conflit
ulterieur avec le roi de France, a raison des pretentions possibles de
ce dernier a la suzerainete sur le royaume du sud-est: le mariage de
Boson, frere de Raoul, avec la propre niece de Hugues, Berthe, future
comtesse d'Arles et d'Avignon, scella cet accord. La confirmation par
Raoul des biens d'un monastere sis en Viennois et en Provence, a
Vaison et Frejus, ne prouve pas necessairement qu'il ait revendique
des droits sur ces pays, car souvent il arrivait qu'un abbe sollicitat
de plusieurs souverains la confirmation de ses titres, afin d'en
augmenter la force pro
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