t au palais de Compiegne, et
le 7 octobre, il y delivra, a la priere de son precieux auxiliaire
Hugues, "marquis du royaume", le "tres cher abbe", dans la chapelle
royale de Saint-Corneille, un diplome renouvelant les privileges
concedes a l'abbaye de Marmoutier par Charlemagne, Louis le Pieux,
Charles le Chauve et Eudes[242]. Il alla ensuite passer l'hiver en
Bourgogne, a surveiller les divisions intestines de l'Aquitaine et a
guerroyer contre ses vassaux revoltes Gilbert et Richard. Il enleva a
ces derniers plusieurs places fortes et les contraignit finalement a
se soumettre[243]. Le 28 decembre, etant a Auxerre, il conceda a son
fidele Allard, a la femme et au neveu de celui-ci, Plectrude et
Geilon, sur la requete d'Anseis, eveque de Troyes, et du comte de
Nevers, Geoffroy, l'abbaye de Saint-Paul en Senonais avec des
dependances en Gatinais[244]. C'est alors pour la premiere fois
qu'Anseis de Troyes parait comme archichancelier, a la place d'Abbon
de Soissons devenu suspect a cause de ses complaisances pour le fils
d'Herbert II, Hugues, qu'il avait protege a Reims[245]. Bientot
l'affaire de l'eveche de Noyon rappela le roi dans le nord. Au deces
de l'eveque Airard, l'abbe de Corbie, Gaubert, avait d'abord ete
choisi; mais un clerc ambitieux combattit cette election, et avec
l'appui du comte d'Arras, Alleaume, qu'il introduisit traitreusement
dans la cite, il s'appropria la dignite episcopale[246].
Quelques hommes d'armes chasses brutalement de Noyon inciterent les
habitants des faubourgs a expulser le nouveau prelat. Ils penetrerent
en ville, les uns en escaladant une fenetre de la cathedrale, les
autres en mettant le feu a la porte. Le comte Alleaume, cherchant un
refuge dans la basilique, y fut massacre au pied meme de l'autel.
Gaubert fut alors consacre par Artaud[247].
A la nouvelle de ces luttes, Raoul craignant de nouvelles
complications, avait regagne le nord. Herbert venait d'enlever Ham au
frere d'Heloin de Montreuil, Ebrard, qu'il avait fait prisonnier.
Raoul commenca par se concerter avec Hugues. D'accord avec lui, il
rendit a Beuves de Chalons son eveche, puis, mecontent de l'attitude
d'Herbert a Noyon et Ham, il se jeta a l'improviste sur l'abbaye de
Saint-Medard de Soissons et en prit possession. Le comte de Vermandois
sentait a tel point son impuissance qu'il ne fit rien pour essayer d'y
penetrer, une fois Raoul parti[248]. Les preoccupations royales
etaient depuis quelque temps dirigees d'un tout
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