s[253]. Le 21 juin et le 1er juillet, a la demande de la reine
Emma et de son frere Hugues, il fit diverses liberalites au monastere
de Cluny, auquel il conceda meme le droit de battre monnaie[254].
Plusieurs chartes lyonnaises datees de son regne, en cette meme annee,
prouvent qu'il peut avoir ete reconnu dans ce pays avant le traite
conclu entre Rodolphe II et Hugues d'Italie[255].
Pendant l'eloignement du roi, Hugues avait poursuivi les hostilites
contre Herbert. Avec le secours de plusieurs eveques, il avait assiege
Amiens, occupe par les gens de ce dernier, et il reussit a se faire
livrer des otages; puis il marcha droit sur la capitale du Vermandois,
Saint-Quentin, et s'en empara au bout de deux mois de siege. Ces
succes determinerent le duc de Lorraine, Gilbert, a repondre aux
ouvertures de Hugues qui lui demandait son aide pour assieger Peronne.
Malheureusement tous les assauts des Lorrains furent repousses avec
pertes, et Gilbert decourage prit le parti de se retirer. Hugues sut
lui faire accepter avant son depart une entrevue avec Raoul[256].
Le roi avait coopere a l'attaque infructueuse de Peronne. Il revint
encore en Vermandois, vers la fin de l'annee, accompagne de Hugues,
pour assieger Ham, et il forca les habitants a livrer des otages.
D'autre part le marquis de Flandre, Arnoul, venait de mettre la main
sur Arras, en profitant du desarroi cause par la mort du comte
Alleaume, a Noyon[257]. Il ne restait plus a Herbert comme derniers
reduits que Peronne et Chateau-Thierry. On prit les mesures
necessaires afin d'empecher toute tentative de sa part pour rentrer a
Laon, a la suite du deces de l'eveque Gosbert (932): Engrand, doyen de
Saint-Medard de Soissons, qui dependait a present du roi, fut elu
immediatement[258].
La situation du comte de Vermandois etait si precaire qu'il essaya de
nouveau, comme en 931, d'obtenir l'appui d'Henri de Germanie; mais il
n'eut pas plus de succes qu'auparavant, ce souverain etant aux prises
avec des difficultes interieures et engage dans une guerre contre les
Hongrois.
Au milieu de ces circonstances adverses, Herbert eut du moins la
satisfaction de voir son ancien partisan, l'eveque de Chalons, Beuves,
retabli sur son siege par la faveur de Hugues, qu'il avait su se
concilier pendant sa captivite. Artaud reunit meme un synode pour
excommunier son remplacant ephemere, Milon, qui menacait de troubler
la paix du diocese[259].
L'archeveque de Reims recut a quelque temps
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