a faire publiquement
penitence[135]. Quand les fonctions civiles et ecclesiastiques
n'etaient pas reunies entre les memes mains, le clerge avait le plus
souvent, grace a sa discipline, le dernier mot dans la lutte contre
les seigneurs, toujours rivaux entre eux.
Cette meme annee, une horde de Hongrois passa les Alpes, apres avoir
pille l'Italie et brule Pavie (le 12 mars). Le roi de Bourgogne
Rodolphe II et Hugues de Provence ne purent arreter les envahisseurs,
mais ils les harcelerent en les suivant a distance et reussirent a les
cerner un instant dans les defiles alpestres. Parvenus a s'echapper,
les Hongrois passerent le Rhone et se rendirent en Gothie. Une
epidemie de dysenterie se declara fort a propos dans leurs rangs, et
le comte de Toulouse, Raimond-Pons III n'eut pas de peine a disperser
et a achever les debris de leurs bandes[136].
Roegnvald, chef des Normands de la Loire, avait pris part aux
expeditions conduites en France par les Normands de la Seine. La
raison de cette hostilite persistante ne ressort pas clairement des
textes, mais il semble bien que ce soit la non-execution des promesses
de cession du comte de Nantes et de la Bretagne faites par Robert en
921[137]. Celui-ci avait effectivement cede ces pays a Roegnvald: or
cette apparente liberalite n'avait pas eu de resultat. Il est evident
qu'en abandonnant la Bretagne ou l'une de ses parties, Robert n'avait
renonce qu'a des droits theoriques contestables, puisqu'il ne
possedait point ce pays, et sa mort survenue sur ces entrefaites avait
acheve de reduire a neant la valeur problematique de ses promesses. La
comparaison avec les Normands de la Seine qui, eux, avaient su non
seulement obtenir mais accroitre la donation de Charles le Simple,
decida vraisemblablement la reprise des hostilites. Exclu des
negociations grace a l'habilete des seigneurs francais, Roegnvald,
mecontent de ses echecs successifs, voulut une revanche eclatante.
A la tete d'une nombreuse armee, il remonta le cours de la Loire en
pillant la rive gauche du fleuve. Les deux seigneurs riverains, Hugues
et Guillaume, craignant pour leurs possessions, entrerent, chacun
separement, en pourparlers avec lui. Ces negociations sont obscures.
Il semble que le viking se soit contente d'exiger le libre passage a
travers des pays deja epuises pour se rendre dans la riche Bourgogne,
encore intacte, dont le duc-roi s'etait montre naguere un ardent
antagoniste des Normands de la Seine et avait p
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