bante en cas de contestation[122].
Raoul ne distribuait pas seulement ses faveurs aux grands vassaux.
Toute une serie de diplomes de cette annee 924, donnes en Bourgogne en
faveur d'abbayes ou d'eglises, nous sont parvenus. Le premier, pour
Saint-Symphorien, est date d'Autun meme, le 29 fevrier[123]; les
suivants ont ete donnes a Chalon-sur-Saone. Le 6 avril, Saint-Martin
d'Autun obtenait la confirmation de ses privileges, avec de nouvelles
liberalites[124]. Le 8, l'eveque du Puy se faisait conceder, sur
l'intervention de Guillaume d'Aquitaine, comte de Velay, les droits
attaches au comte de la ville du Puy, notamment celui de battre
monnaie[125]. Le 9 enfin, le monastere de Tournus obtenait
confirmation de ses dependances situees en Chalonnais[126].
Si Raoul etait genereux envers ses vassaux fideles, il se montrait par
contre impitoyable a l'egard de ceux qui, par leur turbulence,
suscitaient des querelles intestines. Le vicomte d'Auxerre,
Rainard,--frere de l'ennemi du roi Robert, Manasses de Dijon,--qui
avait si souvent moleste les eveques de sa cite, s'etait permis, sans
motif apparent, d'occuper la forteresse de Mont-Saint-Jean[127], et
refusait de la rendre malgre toutes les sommations. Raoul intervint et
confia le siege de la place a un groupe de seigneurs bourguignons au
nombre desquels se trouvaient, avec son frere Hugues, les propres
neveux du rebelle: Walon et Gilbert de Dijon. Ces derniers, au bout de
quelque temps, purent decider leur oncle a envoyer son fils en otage
au roi. Ils intervinrent ensuite aupres de Raoul, pour que celui-ci
voulut bien recevoir Rainard et lui accorder un armistice. Le roi y
consentit et s'eloigna, laissant pour surveiller la place ceux qui
avaient echange les serments d'usage avec Rainard. Puis un peu plus
tard, dans le courant de l'annee, il revint et forca Rainard a
abandonner Mont-Saint-Jean, dont il reprit possession[128].
En Lorraine aussi, des luttes feodales avaient eclate. Gilbert se
brouilla avec son beau-frere Berenger, comte du _pagus Lommensis_, et
son propre frere Renier; il ouvrit ensuite la lutte contre eux et le
comte de Cambrai, Isaac, leur allie. Des pillages reciproques
s'ensuivirent. Comme le roi de Germanie etait retenu en Saxe par une
invasion hongroise, Gilbert chercha a se rapprocher de Raoul pour en
obtenir l'appui et envoya des deputes lui annoncer sa soumission. Mais
le caractere inconstant de Gilbert le rendait, au dire de l'historien
Flodoard, s
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