u[270].
En quittant Saint-Quentin, Hugues, accompagne de l'archeveque Artaud,
obtint la reddition de la forteresse de Roye, en Vermandois[271].
Herbert, devant la superiorite numerique de ses ennemis, fit preuve
d'une opiniatrete et d'une activite veritablement prodigieuses. Il
parvint a rentrer en possession de Chateau-Thierry, en gagnant a sa
cause quelques-uns de ses anciens partisans preposes par Walon a la
garde de la place; mais il se borna a y mettre une garnison, ne
voulant pas s'y enfermer lui-meme afin de garder toute sa liberte pour
agir[272].
A cette nouvelle, Hugues accourut assieger la ville, malgre la
mauvaise saison. Raoul, de retour en France depuis peu[273], vint le
rejoindre au debut de l'annee 934. Ce second siege de Chateau-Thierry
fut encore plus difficile que le premier. Enfin, au bout de quatre
mois[274]. Walon le vassal de la reine, qui etait avec les
assiegeants, trouva moyen, grace a sa parfaite connaissance des lieux,
d'escalader pendant la nuit les murs du faubourg inferieur, au bord de
la Marne. La forteresse situee sur la hauteur continua neanmoins a
resister. De nouveaux assauts reiteres deciderent enfin les vaillants
defenseurs a entamer des pourparlers: ils obtinrent de rester en
possession du chateau moyennant la remise d'otages.
Le comte de Vermandois affecta de n'attacher aucun prix aux garanties
donnees par ses gens. Raoul et Hugues se deciderent alors a revenir,
des qu'ils le purent, continuer le siege de la citadelle de
Chateau-Thierry. L'intervention du roi de Germanie vint fort a propos
apporter le reglement au moins provisoire de cette question. Les
victoires d'Henri sur les Hongrois, les Slaves et les Danois lui
permettaient de repondre maintenant aux avances jadis faites en vain
par Herbert.
Il envoya a son secours Gilbert de Lorraine et Eberhard de Franconie,
avec plusieurs eveques lorrains; et ceux-ci reussirent negocier en
faveur de leur protege, un armistice jusqu'au 1er octobre. Mais Raoul
ne consentit que moyennant l'abandon de Chateau-Thierry, a laisser
Herbert jouir paisiblement de la possession de Peronne et de Ham
pendant la treve[275].
Cependant, d'une facon tres inattendue, Herbert fut en partie
dedommage de ses revers par l'acquisition d'un puissant allie. Le
comte ou marquis de Flandre, Arnoul, se decida enfin a epouser Adele
de Vermandois, a laquelle il avait ete fiance anterieurement[276].
Herbert avait deja apprecie la puissance d'Arnoul lorsque
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