la guerre ne devait pas s'etendre des gouvernemens aux
sujets; qu'il fallait laisser les sujets continuer paisiblement leurs
relations et leurs echanges, et n'attaquer que les armees; que les Francais
n'avaient saisi que 25 millions, tandis qu'on leur en avait saisi 100;
qu'il fallait rendre les 25 millions, pour qu'on nous rendit les 100; que
le sequestre etait ruineux pour nos banquiers, car ils etaient obliges de
deposer au tresor ce qu'ils devaient a l'etranger, tandis qu'ils ne
recevaient pas ce que l'etranger leur devait a eux, les gouvernemens s'en
emparant toujours par represailles; que cette mesure ainsi prolongee
rendait le commerce francais suspect meme aux neutres; qu'enfin la
circulation des effets de credit ayant cesse, il fallait payer en argent
une partie des denrees tirees des pays voisins. Les autres repondaient que,
puisqu'on voulait distinguer dans la guerre les sujets des gouvernemens, il
faudrait ne diriger aussi les boulets et les balles que sur la tete des
rois, et non sur celle de leurs soldats; qu'il faudrait rendre au commerce
anglais les vaisseaux pris par nos corsaires, et ne garder que les
vaisseaux de guerre; que, si on rendait les 25 millions sequestres,
l'exemple ne serait pas suivi par les gouvernemens ennemis, et que les 100
millions des Francais seraient toujours retenus; que retablir la
circulation des valeurs, ce n'etait que fournir aux emigres le moyen de
recevoir des fonds.
La convention n'osa pas trancher la question, et decida seulement que le
sequestre serait leve a l'egard des Belges, que la conquete avait en
quelque sorte remis en paix avec la France, et a l'egard des negocians de
Hambourg, qui n'etaient pas coupables de la guerre declaree par l'empire,
et dont les valeurs representaient des bles fournis a la France.
A toutes ces mesures reparatrices prises dans l'interet de l'agriculture et
du commerce, la convention ajouta toutes celles qui pouvaient ramener la
securite et rappeler les negocians. Un ancien decret mettait hors la loi
tous ceux qui s'etaient soustraits ou a un jugement, ou a une application
d'une loi; il fut aboli, et les condamnes par les commissions
revolutionnaires, les suspects qui s'etaient caches, purent rentrer dans
leur domicile. On rendit aux suspects encore detenus l'administration de
leurs biens. Lyon fut declare n'etre plus en etat de rebellion; son nom lui
fut rendu; les demolitions cesserent; on lui restitua les marchandises qui
etaient seques
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