xpliquer et vous le prouver si vous le desirez.
--C'est inutile, car ce n'est pas la, je pense, le but de cette visite.
--Pas precisement, bien que cela fut peut etre a propos, mais enfin,
passons; je serai a votre disposition quand vous voudrez savoir ce
qu'est le pere de votre fille, pour vous donner tous les renseignements
que vous me demanderez. En ce moment ce que vous voulez savoir, je le
vois a votre impatience inquiete, c'est le motif qui m'amene.
Elle fit un signe de tete.
--En deux mots le voici! je n'ai pas trouve a vendre les perles que vous
m'avez remises: a Londres, a Amsterdam, ou je me suis rendu, on ne m'en
a offert que cent cinquante mille francs au plus; il y a donc loin de ce
chiffre maximum a celui que vous m'aviez annonce; il s'en manque juste
de cent mille francs pour parfaire la somme fixee entre nous; dans ces
conditions, je viens vous demander ce que vous decidez; voulez-vous que
je vous rende les perles pour que vous les vendiez vous-meme, ce qui
vous serait peut-etre plus facile qu'a moi, surtout si vous retablissez
le collier dans son etat, avec son fermoir, ou bien etes-vous disposee a
parfaire la somme manquante?
Elle n'eut pas la naivete de se laisser prendre a cette histoire qui,
certainement, n'avait ete inventee que pour lui soustraire cent autres
mille francs.
--C'est impossible, dit-elle nettement.
--Qu'est ce qui est impossible?
--Ce que vous demandez.
--Je demande deux choses ou plutot l'une des deux ou vous reprenez les
perles et vous me payez deux cent cinquante mille francs, ou je les
vends moi-meme cent cinquante mille francs et alors vous me payez cent
mille francs seulement.
--Je n'ai pas les cent mille francs.
--Vous les trouverez.
--C'est impossible.
--Vraiment impossible?
--Absolument.
--Vous etes certaine qu'avec un peu de bonne volonte et quelques efforts
vous ne reussiriez pas a trouver ces cent mille francs?
--Ni efforts, ni bonne volonte, rien ne me les procurerait.
Elle dit cela avec une fermete qui devait lui prouver que toute
insistance etait inutile.
Cependant il ne s'en montra ni embarrasse, ni fache.
--Puisqu'il en est ainsi, il ne me reste qu'a vous rendre vos perles...
Elle respira.
--... Et a reconnaitre ma fille.
Ce fut elle qui laissa paraitre son emotion.
--Aussi bien, dit-il en continuant, c'est la solution naturelle, celle
que je voulais, parce qu'elle etait conforme aux desirs de mon coeur en
meme te
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