dedie a l'une des plus grandes formes de
la divinite, a Chnouphis, qualifie des titres NEV-EN-THO-SNE, _seigneur
du pays d'Esneh, createur de l'univers, principe vital des essences
divines, soutien de tous les mondes_, etc. A ce dieu sont associes la
deesse Neith, representee sous des formes diverses et sous les noms
varies de _Menhi_, _Tnebouaou_, etc., et le jeune Hake, represente sous
la forme d'un enfant, ce qui complete la Triade adoree a Esneh. J'ai
ramasse une foule de details tres-curieux sur les attributions de ces
trois personnages auxquels etaient consacrees les principales fetes et
panegyries celebrees annuellement a Esneh. Le 23 du mois d'Hathyr, on
celebrait la fete de la deesse _Tnebouaou_; celle de la deesse _Menhi_
avait lieu le 25 du meme mois; le 30, celle d'_Isis_, tertiaire des deux
deesses precitees. Le 1er de Choiak, on tenait une panegyrie (assemblee
religieuse) en l'honneur du jeune dieu Hake, et ce meme jour avait lieu
la panegyrie de Chnouphis. Voici l'article du calendrier sacre sculpte
sur l'une des colonnes du pronaos: "A la neomenie de Choiak, panegyries
et offrandes faites dans le temple de Chnouphis, seigneur d'Esneh; on
etale tous les ornements sacres; on offre des pains, du vin et autres
liqueurs, des boeufs et des oies; on presente des collyres et des
parfums au dieu Chnouphis et a la deesse sa compagne, ensuite le lait a
Chnouphis; quant aux autres dieux du temple, on offre une oie a la
deesse Menhi, une oie a la deesse Neith, une oie a Osiris, une oie a
Khons et a Thoth, une oie aux dieux Phre, Atmou, Thore, ainsi qu'aux
autres dieux adores dans le temple; on presente ensuite des semences,
des fleurs et des epis de ble au seigneur Chnouphis, souverain d'Esneh,
et on l'invoque en ces termes," etc. Suit la priere prononcee en cette
occasion solennelle, et que j'ai copiee, parce qu'elle presente un grand
interet mythologique.
C'est aux memes divinites qu'etait dedie le temple situe au nord
d'Esneh, dans une magnifique plaine, jadis cultivee, mais aujourd'hui
herissee de broussailles qui nous dechirerent les jambes, lorsque, le 6
mars au soir, nous allames le visiter, en faisant a pied une
tres-longue course du Nil aux ruines, que nous trouvames tout
nouvellement devastees; ce temple n'est plus tel que la Commission
d'Egypte l'a laisse; il n'en subsiste plus qu'une seule colonne, un
petit pan de mur et le soubassement presque a fleur de terre: parmi les
bas-reliefs subsistants j'en ai
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