successeurs; enfin, il est naturel de croire que les
materiaux des temples d'Edfou et d'Esne viennent en grande partie de ces
memes carrieres.
Le 24 fevrier au matin, nous courions le portique et les colonnades
d'_Edfou_ (Apollonopolis Magna). Ce monument, imposant par sa masse,
porte cependant l'empreinte de la decadence de l'art egyptien sous les
Ptolemees, au regne desquels il appartient tout entier; ce n'est plus la
simplicite antique; on y remarque une recherche et une profusion
d'ornements bien maladroites, et qui marquent la transition entre la
noble gravite des monuments pharaoniques et le papillotage fatigant et
de si mauvais gout du temple d'_Esneh_, construit du temps des
empereurs.
La partie la plus _antique_ des decorations du grand temple d'_Edfou_
(l'interieur du naos et le cote droit exterieur) remonte seulement au
regne de Philopator. On continua les travaux sous Epiphane, dont les
legendes couvrent une partie du fut des colonnes et des tableaux
interieurs de la paroi droite du pronaos, qui fut termine sous Evergete
II.
Les sculptures de la frise exterieure et des parois de l'exterieur des
murailles du pronaos furent decorees sous Soter II. Sous le meme roi, on
sculpta la galerie de droite de la cour en avant du pronaos. La galerie
de gauche appartient a Philometor, ainsi que toutes les sculptures des
deux massifs du pylone. J'ai trouve cependant, vers le bas du massif de
droite, un mauvais petit bas-relief representant l'empereur Claude
adorant les dieux du temple.
Le mur d'enceinte qui environne le naos est entierement charge de
sculptures; celles de la face interieure datent du regne de Cleopatre
Cocce et de Soter II, de Cocce, de Ptolemee Alexandre Ier et de sa femme
la reine Berenice.
Voila qui peut donner une idee exacte de l'_antiquite_ du grand temple
d'Edfou: ce ne sont point ici des conjectures, ce sont des faits ecrits
sur cent portions du monument, en caracteres de 10 pouces, et
quelquefois de 2 pieds de hauteur.
Ce grand et magnifique edifice etait consacre a une Triade composee: 1 deg.
du dieu Har-Hat, la science et la lumiere celestes personnifiees, et
dont le soleil est l'image dans le monde materiel; 2 deg. de la deesse
Hathor, la Venus egyptienne; 3 deg. de leur fils Harsont-Tho (l'Horus,
soutien du monde), qui repond a l'Amour (Eros) des mythologies grecque
et romaine.
Les qualifications, les titres et les diverses formes de ces trois
divinites, que nous avons recuei
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