fference qu'il est charge
d'inscriptions fort curieuses, mais qui n'ont aucun rapport avec les
dieux de Philae; les plus remarquables de ces inscriptions sont les
suivantes:
1 Une stele sculptee sur le roc, mais a demi effacee, monument qui
rappelle une victoire remportee sur les Libyens par le Pharaon
_Thouthmosis IV_, l'an septieme de son regne, le 8 du mois de Phamenoth;
2 deg. Une stele de son successeur Amenophis III (Memmon), assez bien
conservee, de quatorze lignes, rappelant que ce Pharaon, venant de
soumettre les Ethiopiens, l'an cinquieme de son regne, a passe dans ce
lieu et y a tenu une panegyrie (assemblee religieuse);
3 Un proscynema a Neith et a Mandou, pour le salut du roi Mandoouthph
(Smendes), de la XXIe dynastie;
4 deg. Un proscynema a Horammon, Sate et Mandou, pour le salut du roi
Nepherothph (Nepherites), de la XXIXe dynastie.
Je ne parle point d'une foule de proscynema de simples particuliers, a
Chnouphis et a Sate, les grandes divinites de la cataracte.
Les rochers sur la _route de Philae a Syene_, et que j'ai explores le 7
fevrier, en portent aussi un tres-grand nombre, adresses aux memes
divinites: j'y ai aussi copie des inscriptions et des sculptures
representant des princes ethiopiens rendant hommage a Rhamses le Grand
ou a son grand-pere (Mandouei); ce sont les memes dont j'ai trouve de
semblables monuments en Nubie.
Je rentrai enfin a Syene, que j'avais quittee en decembre. En attendant
que nos bagages arrivassent de Philae a dos de chameau, et qu'on
disposat notre nouvelle escadre egyptienne (car nous avons laisse les
barques nubiennes a la cataracte, qu'elles ne peuvent franchir), je
revis les debris du temple de Syene, consacre a Chnouphis et a Sate,
sous l'empereur Nerva; c'est un monument de l'extreme decadence de l'art
en Egypte; il m'a interesse toutefois, 1 deg. parce que c'est le seul qui
porte la legende hieroglyphique de _Nerva_; 2 deg. parce qu'il m'a fait
connaitre le nom hieroglyphique-phonetique de Syene, _Souan_, qui est le
nom copte _Souan_, et l'origine du _Syene_ des Grecs et de l'_Osouan_
des Arabes; 3 deg. enfin, parce que le nom symbolique de cette meme ville,
representant un _aplomb_ d'architecte ou de macon, fait, sans aucun
doute, allusion a l'antique position de Syene sous le tropique du
Cancer, et a ce fameux puits dans lequel les rayons du soleil tombaient
d'aplomb le jour du solstice d'ete: les auteurs grecs sont pleins de
cette tradition, qui a pu
|