demandait enfin une derniere
condition fort importante, c'est que les dettes des pays de la rive
gauche cedes a la France fussent transportees sur les pays de la rive
droite, destines a etre donnes en indemnite.
La deputation de l'Empire repondit avec raison que la ligne du Rhin
devait presenter une surete egale aux deux nations; que c'etait la
raison d'une surete egale, qui avait ete surtout alleguee, pour faire
accorder cette ligne a la France; mais que cette surete n'existerait
plus pour l'Allemagne, si la France gardait tous les points offensifs,
soit en se reservant les iles, soit en gardant Cassel et Kehl, et
cinquante arpens vis-a-vis Huningue, etc. La deputation de l'Empire ne
voulut donc pas admettre les demandes de la France, et proposa pour
veritable ligne du partage, le _thalweg_, c'est-a-dire le milieu du
principal bras navigable. Toutes les iles qui etaient a droite de cette
ligne devaient appartenir a l'Allemagne, toutes celles qui etaient a
gauche devaient appartenir a la France. De cette maniere, on placait
entre les deux peuples le veritable obstacle qui fait d'un fleuve une
ligne militaire, c'est-a-dire le principal bras navigable. Par suite de
ce principe, la deputation demandait la demolition de Cassel et de Kehl,
et refusait les cinquante arpens vis-a-vis Huningue. Elle ne voulait pas
que la France conservat aucun point offensif, lorsque l'Allemagne
les perdait tous. Elle refusait avec moins de raison la demolition
d'Ehrenbreitstein, qui etait incompatible avec la surete de la ville
de Coblentz. Elle accordait la libre navigation du Rhin, mais elle la
demandait pour toute l'etendue de son cours, et voulait que la France
obligeat la republique batave a reconnaitre cette liberte. Quant a la
libre navigation des fleuves de l'interieur de l'Allemagne, cet article
depassait, disait-elle, sa competence, et regardait chaque etat
individuellement. Elle accordait le chemin de halage. Elle voulait que
tout ce qui etait relatif aux peages et a leur abolition fut renvoye a
un traite de commerce. Elle voulait enfin, relativement aux pays de
la rive gauche cedes a la France, que leurs dettes restassent a leur
charge, par le principe que la dette suit son gage, et que les biens de
la noblesse immediate fussent consideres comme proprietes particulieres,
et conserves a ce titre. La deputation demandait accessoirement que les
troupes francaises evacuassent la rive droite et cessassent le blocus
d'Ehrenbreitstein,
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