BRAMBOURG. Mais oui.
CORLAIX. Vous ne vous rappelez pas d'autres details?... Par exemple, sur
ces excellents amis de Monsieur votre oncle ... ces admirables amis ...
qui ne voulurent pas etre complices?...
BRAMBOURG. Ma foi, je vous avoue ...
CORLAIX. Dommage! je m'y interessais, moi, a ces amis ... a ces bons
amis, honnetes gens ... sinceres ... l'histoire est vraiment finie?
Brambourg, vous etes bien de service, ce soir?
BRAMBOURG. Mais oui, Commandant, je suis de garde.
CORLAIX. En ce cas, faites-moi donc le plaisir d'aller donner un coup
d'oeil personnel ... verifier qu'un homme est reellement eveille dans
chaque armement ... faire une ronde dans tout le batiment ... de l'avant a
l'arriere comme c'est votre devoir et ne revenez qu'apres avoir bien
verifie que tout est a poste et en ordre.
BRAMBOURG. Tres bien, Commandant!
[Il sort, Corlaix hausse les epaules et jette sa cigarette. Un temps.]
SCENE V
CORLAIX, JEANNE, D'ARTELLES, DAGORNE, puis VERTILLAC, RABEUF, BIRODART,
FERGASSOU.
JEANNE. Fred, un T.S.F.
DAGORNE [sur le seuil de la porte]. La telegraphie sans fil vient de
recevoir ca, Commandant.
CORLAIX. Merci, Dagorne.
[Dagorne salue et sort.]
JEANNE. Lisez vite. C'est peut-etre une bonne nouvelle ... Pourquoi me
regardez-vous ainsi, Fred?
CORLAIX. Parce que vos yeux me font du bien. Ah! ils ne sont pas
chiffres, eux! Pas besoin de dictionnaire. Seulement que de choses ils
n'ont pas encore vues ces yeux-la!... Toutes ces vilaines betes
sournoises qui trainent autour de nous. Comme ils regardent franc et
clair! Jeanne, gardez-moi toujours ces yeux-la! ce sont mes meilleurs
amis. Au travail! [Aussitot entre d'Artelles est alle derriere le rideau
porter la nouvelle de la depeche. Vertillac entre suivi des autres
officiers. L'un d'eux ouvrira completement le rideau.]
FERGASSOU. Une depeche, Commandant?
RABEUF. Une depeche! diable!
CORLAIX. Vertillac, le D.C.C. s'il vous plait. [Il s'installe devant son
bureau et commence le dechiffrage. Fergassou lit par-dessus son epaule.
Les autres officiers groupes a l'ecart attendent le resultat. Jeanne
cause avec d'Artelles a l'autre bout de la scene.]
FERGASSOU. Ah! de cette guerre tout de meme!
JEANNE. Est-ce un long dechiffrage?
D'ARTELLES. Non, Madame, le commandant est tres habile.
JEANNE. Eh bien, Fred, ou en etes-vous?
FERGASSOU. Oh! c'est tres interessant. [Il lit pardessus l'epaule de
Corlaix.] Marine Paris a
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