par
contre ... je ne suis pas sure d'eprouver pour vous une estime
particuliere. Si je ne suis pas extremement claire, dites-le. Je tiens
avant tout a nous eviter a tous deux de nouvelles humiliations.
BRAMBOURG. Mes compliments. Bien joue. J'ai ete fait comme un gosse.
JEANNE. Et puisque nous n'avons plus rien a nous dire, rien, jamais,
excusez-moi. [Appelant par le rideau.] Monsieur d'Artelles?
BRAMBOURG [se levant]. Pardi!
[Jeanne se retourne vivement vers Brambourg. Corlaix entre, il les
examine l'un apres l'autre.]
SCENE III
Les Memes, CORLAIX, D'ARTELLES
[entre a la suite de Corlaix]
CORLAIX. Qu'y a-t-il, Jeanne? [Jeanne fait "non" de la tete.]
JEANNE. Rien du tout. Monsieur d'Artelles, voulez-vous me conduire sur
le pont. J'ai besoin d'air.
[Sortent Jeanne et d'Artelles.]
SCENE IV
CORLAIX, BRAMBOURG [Un temps. Brambourg esquisse un depart vers le
rideau. Corlaix l'appelle.]
CORLAIX. Brambourg?
BRAMBOURG. Commandant?
CORLAIX [cherchant dans ses papiers, sur son bureau]. Au rapport, j'ai
trouve un motif de punition ... [Il trouve le rapport.] Voila! [Il le
parcourt.] Fichtre! comme vous y allez! Pourtant Dagorne est un bon
sujet. Ah! vous savez les rediger, vous, les motifs, les motifs qui font
des petits.
BRAMBOURG. Mon Dieu, Commandant ...
CORLAIX. Mon Dieu, oui, un commandant qui punirait sans enquete, tarif
d'une main, motif de l'autre ... ma foi, je crois bien que ce commandant
flanquerait a ce pauvre diable trente jours de prison effective ... le
maximum, vous ne croyez pas, vous?
BRAMBOURG. Trente jours ... c'est beaucoup.
CORLAIX. Disons meme que c'est trop. En somme, quoi? Il a parle a haute
voix sur la passerelle, Dagorne? et c'est a peu pres tout ... Parler sur
la passerelle, ca merite bien ... voyons, deux jours ... de police ... de
police simple, s'entend! avec sursis.
BRAMBOURG. Sursis?
CORLAIX. J'en etais sur? Vous trouvez maintenant que c'est peu, la ...
Vous voyez bien que vous etes feroce.
BRAMBOURG. Mais je vous assure que non, Commandant ... je serais plutot
le contraire.
CORLAIX. Fichtre!... Debonnaire alors?
BRAMBOURG. Ma foi oui, je me vois assez comme ca.
CORLAIX. Ca ne m'etonne pas. Je parie que les tigres s'estiment bons
comme pain et les moutons mechants comme gale.
BRAMBOURG. Il y a du pour et du contre, c'est selon.
CORLAIX. Selon quoi?
[Brambourg: geste.]
CORLAIX. Dites-le donc.
BRAMBOURG. Commandant, je
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