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ne. IV Une crise domestique. Lorsque le patriote fut sorti, le proscrit ferma la porte a double tour et s'arreta quelques instants comme un homme accable sous le poids de penibles pensees. Puis il doubla le pas, traversa rapidement le jardin, entra dans la cour, monta l'escalier et frappa a la porte de M. de Louvigny. --Entrez, dit une voix de jeune fille. --Ah! pensa l'abbe avec douleur, mademoiselle Marguerite est avec son pere. Neanmoins il entra chez le marquis. M. de Louvigny tenait sa fille sur ses genoux. Tout en ecoutant l'innocent bavardage de Marguerite, il jonglait avec les boucles soyeuses de ses cheveux, qu'il se plaisait a faire sauter dans sa main. --Eh bien! cher abbe, dit le marquis avec son aimable sourire, est-ce qu'il faut tant de precautions pour entrer chez ses amis? --Je vous croyais au travail et je craignais de vous deranger, repondit le jeune pretre en faisant de grands efforts pour cacher son emotion. --Il est neuf heures du soir, observa M. de Louvigny, et vous n'ignorez pas que c'est a partir de ce moment que je consens a perdre mon temps. --C'est joli ce que vous dites-la, mon pere! s'ecria Marguerite en quittant les genoux du marquis. --J'ai dit une sottise? demanda M. de Louvigny en remarquant la petite mine boudeuse que faisait Marguerite. --Je vous en fais juge, monsieur l'abbe, dit Marguerite. Tenir sa fille dans ses bras, l'embrasser, l'ecouter causer, est-ce la perdre son temps? --Expliquons-nous, Marguerite, reprit le marquis. --Non. Je ne veux rien entendre, je ne veux pas etre complice de votre paresse! --Allons, viens ici. --Non! je vous laisse travailler. --Je t'en prie! dit M. de Louvigny d'une voix caressante. --Ne me tentez pas! reprit la jeune fille, qui ne demandait qu'a repondre aux instances paternelles. --Je te tiens cette fois! s'ecria joyeusement le vieillard en saisissant la jeune fille par le bas de sa robe. Viens m'embrasser. --Vous n'obtiendrez rien par la violence, dit Marguerite en detournant la tete. --Je te rends la liberte, repliqua le marquis en lachant le bas de la robe et en ouvrant les bras. --Et voila l'usage que j'en fais, dit Marguerite en sautant au cou de son pere. Je tiens ma vengeance, et je vais vous faire perdre toute votre soiree! Le pretre avait contemple cette scene avec tristesse. Il pleurait sur cette joie qu'il savait devoir se changer en deuil, sur cette etroite communion de de
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