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observant la nature. Voyez, Marie, comme ces grands arbres s'elevent majestueusement au-dessus de nos tetes, comme ils se pressent, se rapprochent a leur sommet et entrelacent leurs dernieres branches en forme de voute. Et, plus loin, remarquez ce groupe de chenes rabougris, dont les troncs paraissent abandonner avec regret le sol qui les nourrit; un cavalier passerait difficilement sous leurs rameaux et, d'ou nous sommes, on pourrait les prendre pour un enorme buisson. Vous avez la tout le secret de notre art et de celui de nos peres: la des colonnes ecrasees, des arcades en plein-cintre; ici des futs de colonnettes legeres, des arcades elancees. Eh bien! je vous demande s'il ne serait pas deraisonnable et contraire a la nature d'attacher des feuilles de palmier a ces arbres de notre pays, au lieu d'y suspendre des feuilles de saule, de lierre ou de rosier? Il y a des moments ou la langue humaine, si riche qu'on la suppose, n'a plus assez d'images pour exprimer la foule de pensees et de sentiments qui vous assiegent. Le mieux alors est de s'abandonner a une vague reverie, source de toute poesie pour les hommes d'imagination. Le jeune homme cessa de parler. Ses yeux, noyes dans l'infini, semblaient lire dans l'azur du ciel. C'est ainsi que devaient rever Pythagore, quand il etudiait le vrai dans le monde physique; Virgile, quand il etudiait le vrai dans le monde moral. Marie le contemplait avec ravissement. Mais elle s'inquieta bientot de ce silence prolonge. Elle lui passa pres du visage la rose qu'elle tenait encore a la main et dit en souriant: --C'est a l'occasion de cette fleur que vous avez imagine de si belles choses. Maintenant que vous vous taisez, si j'en cueillais une autre? --Ne l'oubliez pas, Marie, reprit l'apprenti: vous etes pour moi le principe des plus nobles pensees. L'homme possede en lui d'admirables facultes; mais tous ces tresors, si quelque hasard heureux ne les met au jour, sont exposes a rester eternellement caches dans son ame. Il faut un rayon de soleil pour que le diamant brille et se distingue, par son eclat, de la pierre brute qui l'entoure. Vous avez ete pour moi cette lumiere bienfaisante. Auparavant, mon ame etait remplie de tenebres. J'ignorais ma puissance; je ne savais pas ce qu'il y a en moi d'energie, d'imagination, de courage. Ma mere m'avait appris a prier, et je ne me rendais pas compte de ce que peut etre Dieu. Depuis, quand l'age est venu, quand je vous ai connue, j'ai
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