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bouche en bouche, se croisaient, se heurtaient et rebondissaient de l'un a l'autre, comme une balle dans la main des joueurs. C'etait le vrai moment des confidences et des epanchements. --Conviens, mon cher Vardouin, dit Henry Montredon, que tu es un homme heureux! --Je l'avoue! je n'ai pas a me plaindre du sort. --Tu as un tresor dans ta maison, continua Montredon en tournant la tete du cote de Marie; mais il ne faut pas en etre avare... --C'est-a-dire: est-ce que nous ne marierons pas cette adorable enfant? voila ta pensee... pas vrai? Eh bien! j'y ai deja songe, dit Pierre Vardouin. Mais chut! reprit a voix basse le maitre de l'oeuvre, ma fille nous ecoute... Il ne faut pas la faire rougir. Nous en parlerons plus tard. --Ces deux enfants ont l'air de s'entendre a merveille, dit Montredon en souriant. Puis il ajouta a haute voix: --J'aime a voir les jeunes gens s'amuser ainsi... C'est plein de promesses pour l'avenir... Allons! buvons a la sante de Marie et de Francois! Ces quelques mots renversaient tous les projets de Pierre Vardouin. Son regard haineux alla glacer d'effroi son apprenti. Au lieu de lever sa coupe a l'exemple des autres convives, il repoussa sa chaise en arriere avec colere. Mais, se ravisant aussitot: --Au fait, dit-il en serrant la coupe dans ses doigts, tu as raison, mon cher Henry. Je bois a la sante de Francois, qui te devra une reconnaissance eternelle... Je profite de ta presence pour le recompenser de ses services. Les deux amants echangerent un coup d'oeil ou se peignaient toutes les joies de l'esperance. --A partir d'aujourd'hui, continua Pierre Vardouin, Francois n'est plus mon apprenti. Le silence etait si grand qu'on entendait distinctement la respiration des trois temoins de cette scene. --Je l'eleve, continua Pierre Vardouin avec un sourire ironique, a la dignite de... macon! Les trois coupes retomberent avec bruit sur la table. Pierre Vardouin vidait la sienne d'un seul trait. --Mon pere!... --Vous m'insultez! --Vous plaisantez! S'ecrierent a la fois Marie, Francois et Montredon. --Je parle serieusement, repondit Pierre Vardouin avec un calme affecte. Je ne peux, je ne dois rien accorder a Francois au-dela de ses merites. Je pense qu'il fera un bon ouvrier. Que demande-t-il de plus? Il est aussi ignorant que mes tailleurs de pierre, et il voudrait deja tenir dans sa main le compas du maitre de l'oeuvre. Quand on a de si hautes pretentions,
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