uses; reponds a tes
ennemis personnels en humiliant les rois, en donnant a nos armes un
lustre nouveau; et laisse-nous le soin de ta gloire!
"J'ai ri de pitie en voyant un homme, qui d'ailleurs a beaucoup
d'esprit, annoncer des inquietudes, qu'il n'a pas sur les pouvoirs
accordes aux generaux francais. Vous les connaissez a peu pres tous,
citoyen ministre. Quel est celui qui, en lui supposant meme assez de
pouvoir sur son armee pour la faire marcher sur le gouvernement, quel
est celui, dis-je, qui jamais entreprendrait de la faire, sans etre,
sur-le-champ accable par ses compagnons? A peine les generaux se
connaissent-ils, a peine correspondent-ils ensemble! leur nombre doit
rassurer, sur les desseins que l'on prete gratuitement a l'un d'eux.
Ignore-t-on ce que peuvent sur les hommes, l'envie, l'ambition, la
haine, je puis ajouter, je pense, l'amour de la patrie et l'honneur?
Rassurez-vous donc, republicains modernes.
"Quelques journalistes ont pousse l'absurdite au point de me faire
aller en Italie pour arreter un homme que j'estime, et dont le
gouvernement a le plus a se louer. On peut assurer qu'au temps ou
nous vivons, peu d'officiers generaux se chargeraient de remplir les
fonctions de gendarmes, bien que beaucoup soient disposes a combattre
les factions et les factieux.
"Depuis mon sejour a Paris, j'ai vu des hommes de toutes les opinions:
j'ai pu en apprecier quelques-uns a leur juste valeur. Il en est qui
pensent que le gouvernement ne peut marcher sans eux: ils crient pour
avoir des places. D'autres, quoique personne ne s'occupe d'eux, croient
qu'on a jure leur perte: ils crient pour se rendre interessans. J'avais
vu des emigres, plus Francais que royalistes, pleurer de joie au recit
de nos victoires; j'ai vu des Parisiens les revoquer en doute. Il m'a
semble qu'un parti audacieux, mais sans moyens, voulait renverser le
gouvernement actuel, pour y substituer l'anarchie; qu'un second, plus
dangereux, plus adroit, et qui compte des amis partout, tendait au
bouleversement de la republique, pour rendre a la France la constitution
boiteuse de 1791, et une guerre civile de trente annees; qu'un troisieme
enfin, s'il sait mepriser les deux autres, et prendre sur eux l'empire
que lui donnent les lois, les vaincra, parce qu'il est compose de
republicains vrais, laborieux et probes, dont les moyens sont les talens
et les vertus, parce qu'il compte au nombre de ses partisans tous les
bons citoyens, et les armees, qui
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