imperieux en
Italie; on etait frappe de la maniere dont il en agissait avec les etats
de cette contree, accordant ou refusant a son gre des armistices, qui
decidaient de la paix ou de la guerre; on savait que, sans prendre
l'intermediaire de la tresorerie, il avait envoye des fonds a l'armee du
Rhin. On se plaisait donc a dire malicieusement qu'il etait indocile,
et qu'il allait etre destitue. C'etait un grand general perdu pour la
republique, et une gloire importune arretee tout a coup. Aussi les
malveillans s'empresserent-ils de repandre les bruits les plus absurdes;
ils allerent jusqu'a pretendre que Hoche, qui etait alors a Paris,
allait partir pour arreter Bonaparte au milieu de son armee. Le
gouvernement ecrivit a Bonaparte une lettre qui dementait tous ces
bruits, et dans laquelle il lui renouvelait le temoignage de toute sa
confiance. Il fit publier la lettre dans tous les journaux. Le brave
Hoche, incapable d'aucune basse jalousie contre un rival qui, en deux
mois, s'etait place au-dessus des premiers generaux de la republique,
ecrivit de son cote pour dementir le role qu'on lui pretait. Il faut
citer cette lettre si honorable pour ces deux jeunes heros; elle etait
adressee au ministre de la police, et fut rendue publique.
"Citoyen ministre, des hommes qui, caches ou ignores pendant les
premieres annees de la fondation de la republique, n'y pensent
aujourd'hui que pour chercher les moyens de la detruire, et n'en parlent
que pour calomnier ses plus fermes appuis, repandent depuis quelques
jours les bruits les plus injurieux aux armees et a l'un des
officiers-generaux qui les commandent. Ne leur est-il donc plus
suffisant, pour parvenir a leur but, de correspondre ouvertement avec la
horde conspiratrice residante a Hambourg? Faut-il que, pour obtenir la
protection des maitres qu'ils veulent donner a la France, ils avilissent
les chefs des armees? Pensent-ils que ceux-ci, aussi faibles qu'au temps
passe, se laisseront injurier sans oser repondre, et accuser sans se
defendre? Pourquoi Bonaparte se trouve-t-il donc l'objet des fureurs de
ces messieurs? Est-ce parce qu'il a battu leurs amis et eux-memes en
vendemiaire? est-ce parce qu'il dissout les armees des rois, et qu'il
fournit a la republique les moyens de terminer glorieusement cette
honorable guerre? Ah! brave jeune homme, quel est le militaire
republicain qui ne brule du desir de t'imiter? Courage, Bonaparte!
conduis a Naples, a Vienne, nos armees victorie
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