onnages mystiques protecteurs
des morts, et presidant aux divers etats de l'ame apres sa separation du
corps. La religion des hautes classes, qui differait de celle des
tombeaux, n'est retracee que dans les sanctuaires des temples et les
chapelles des palais: sur ces edifices couverts interieurement et
exterieurement de bas-reliefs colories, charges de legendes
innombrables, relatives a chaque personnage mythologique dont ils
retracent l'image, les divinites egyptiennes de tous les ordres,
hierarchiquement figurees et mises en rapport, sont accompagnees de leur
genealogie et de tous leurs titres, de maniere a faire completement
connaitre leur rang, leur filiation, leurs attributs, et les fonctions
que chacune d'elles etait censee remplir dans le systeme theologique
egyptien. Il reste donc encore a reconnaitre sur les constructions de
l'Egypte, la partie la plus relevee et la plus importante de la
mythologie egyptienne.
Toutes les branches si variees des _arts_, et tous les procedes de
l'_industrie egyptienne_ sont encore loin de nous etre connus. On a bien
recueilli quelques tableaux et des inscriptions relatives a un certain
nombre de metiers, tels que la charpenterie, la menuiserie, la tannerie,
la construction navale, le transport des masses, la verrerie, l'art du
charron, du forgeron, du cordonnier, de l'emailleur, etc., etc., etc.;
mais les voyageurs qui ont dessine ces tableaux ont, pour la plupart,
neglige les legendes explicatives qui les accompagnent, et aucun d'eux
n'etait en etat de lire, sur les monuments ou ces tableaux ont ete
copies, les dates precises de l'epoque ou ces divers arts furent
pratiques. Nous ignorons donc si la plupart de ces arts sont vraiment
d'origine egyptienne, propres a l'Egypte, ou s'ils ont ete introduits
par l'influence des peuples anciens qui, comme les Perses, les Grecs et
les Romains, ont tenu ce pays sous leur domination. C'est donc encore
ici une question tres-importante a eclaircir pour l'histoire de
l'industrie humaine; et cependant il en est beaucoup d'autres encore et
d'un interet bien plus releve.
"Si l'historien s'enquiert d'abord des bas-reliefs historiques et
ethnographiques, des scenes domestiques qui peignent les moeurs de la
nation et celles des souverains, etc., _il demande precisement les
objets qui sont le moins eclaircis._" Ainsi s'exprimait, il y a douze
ans, M. de Heeren, un des hommes les plus distingues de l'Allemagne; et
tout ce qu'on a publie depuis, lo
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