mple d'_Ombos_ est dedie a deux divinites: la partie droite
et la plus noble, au vieux _Sevek_ a tete de crocodile (le Saturne
egyptien et la forme la plus terrible d'Ammon), a Athyr et au jeune dieu
Khons. La partie gauche du temple est consacree a une seconde Triade
d'un ordre moins eleve, savoir: a Aroeris (l'Aroeris-Apollon), a la
deesse Tsonenofre et a leur fils Pnevtho. Dans le mur d'enceinte
generale des temples d'_Ombos_, j'ai trouve une porte engagee, d'un
excellent travail et du temps de Moeris: c'est le reste des edifices
primitifs d'_Ombos_.
Ce n'est que le 4 decembre au matin que le vent voulut bien nous
permettre d'arriver a _Syene_ (Assouan), derniere ville de l'Egypte au
sud. J'eus encore la de cuisants regrets a eprouver: les deux temples de
l'ile d'_Elephantine_, que j'allai visiter aussitot que l'ardeur du
soleil fut amortie, ont aussi ete demolis: il n'en reste que la place.
Il a fallu me contenter d'une porte ruinee, en granit, dediee au nom
d'_Alexandre_ (le fils du conquerant), au dieu d'Elephantine Chnouphis,
et d'une douzaine de _proscynemata_ (actes d'adoration) hieroglyphiques
graves sur une vieille muraille; enfin, de quelques debris pharaoniques
epars et employes comme materiaux dans des constructions du temps des
Romains. J'avais reconnu le matin ce qui reste du temple de Syene: c'est
ce que j'ai vu de plus miserable en sculpture; mais j'y ai trouve, pour
la premiere fois, la legende imperiale de _Nerva_, qui n'existe point
ailleurs, a ma connaissance. Ce petit temple etait dedie aux dieux du
pays et de la cataracte, Chnouphis, Sate (Junon) et Anoukis (Vesta).
A Syene, nous avons evacue nos maasch, et fait transporter tout notre
bagage dans l'ile de _Philae_, a dos de chameau. Pour moi, le 5 au soir,
j'enfourchai un ane, et, soutenu par un hercule arabe, car j'avais une
douleur de rhumatisme au pied gauche, je me suis rendu a Philae en
traversant toutes les carrieres de granit rose, herissees d'inscriptions
hieroglyphiques des anciens Pharaons. Incapable de marcher, et apres
avoir traverse le Nil en barque pour aborder dans l'ile sainte, quatre
hommes, soutenus par six autres, car la pente est presque a pic, me
prirent sur leurs epaules et me hisserent jusqu'aupres du petit temple a
jour, ou l'on m'avait prepare une chambre dans de vieilles constructions
romaines, assez semblable a une prison, mais fort saine et a couvert des
mauvais vents. Le 6 au matin, soutenu par mes domestiques, Moha
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