iquites, est presque tout
a fait nulle pour l'etude: les tombeaux ornes de sculptures sont, pour
la plupart, devastes, ou recombles apres avoir ete pilles. Ce desert est
affreux; il est forme par une suite de petits monticules de sable
produits des fouilles et des bouleversements, le tout parseme
d'ossements humains, debris des vieilles generations. Deux tombeaux
seuls ont attire notre attention, et m'ont dedommage du triste aspect de
ce champ de desolation. J'ai trouve, dans l'un d'eux, une serie
d'oiseaux sculptes sur les parois, et accompagnes de leurs noms en
hieroglyphes; cinq especes de gazelles avec leurs noms; et enfin
quelques scenes domestiques, telles que l'action de traire le lait, deux
cuisiniers exercant leur art, etc. Nos portefeuilles se grossissent du
fruit de ces decouvertes ... Adieu.
CINQUIEME LETTRE
Au pied des pyramides de Gizeh, le 8 octobre 1828.
J'ai transporte mon camp et mes penates a l'ombre des grandes pyramides,
depuis hier que, quittant Sakkarah pour visiter l'une des merveilles du
monde, sept chameaux et vingt anes ont transporte nous et nos bagages a
travers le desert qui separe les pyramides meridionales de celles de
Gizeh, les plus celebres de toutes, et qu'il me fallait voir enfin avant
de partir pour la Haute-Egypte. Ces merveilles ont besoin d'etre
etudiees de pres pour etre bien appreciees; elles semblent diminuer de
hauteur a mesure qu'on en approche, et ce n'est qu'en touchant les blocs
de pierre dont elles sont formees qu'on a une idee juste de leur masse
et de leur immensite. Il y a peu a faire ici, et lorsqu'on aura copie
des scenes de la vie domestique, sculptees dans un tombeau voisin de la
deuxieme pyramide, je regagnerai nos embarcations, qui viendront nous
prendre a Gizeh, et nous cinglerons a force de voiles pour la
Haute-Egypte, mon veritable quartier-general. Thebes est la, et on y
arrive toujours trop tard.
Sauf un peu de fatigue de la journee d'hier, nous nous portons fort
bien. Mais point encore de nouvelles d'Europe!..... Adieu.
SIXIEME LETTRE
A Beni-Hassau, le 5; et a Monfaloutli, le 8 novembre 1828.
Je comptais etre a Thebes le 1er novembre; voici deja le 5, et je me
trouve encore a _Beni-Hassan_. C'est un peu la faute de ceux qui ont
deja decrit les hypogees de cette localite, et en ont donne une si mince
idee. Je comptais expedier ces grottes en une journee; mais elles en ont
pris quinze, sans que j'en eprouve le moindre regret; j
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