nteressants a peu de frais.
19 deg. Quelques voyageurs en Egypte ont parle d'inscriptions en _caracteres
inconnus_, tracees ou gravees sur quelques monuments; on s'attacherait a
les recueillir, precisement parce qu'elles sont considerees comme
inconnues. Il en serait de meme des _manuscrits_ ou _inscriptions en
phenicien_, dont il n'existe encore qu'un tres-petit nombre en Europe,
ainsi que des inscriptions en caracteres persepolitains ou
_cuneiformes_, dont l'alphabet n'est pas encore entierement connu,
quoique les monuments ou ils sont employes ne soient pas tres-rares. La
decouverte des hieroglyphes phonetiques a concouru a accroitre cet
alphabet au moyen d'une courte inscription en caracteres cuneiformes et
en caracteres egyptiens. On peut en trouver d'autres, qui seraient
soigneusement copiees.
20 deg. Il manque a la Bibliotheque du Roi quelques-uns des plus utiles
ouvrages de la _litterature arabe_. On aurait peut-etre l'occasion de
les acquerir a un prix convenable.
Tels sont le but, le plan et les motifs d'un voyage en Egypte.
Pour l'executer, M. Champollion n'attend plus que les ordres du Roi.
LETTRES
ECRITES PENDANT LE VOYAGE DE PARIS A ALEXANDRIE
Lyon, le 18 juillet 1828.
Me voici arrive a Lyon en tres-bonne sante. J'ai trouve notre ami M.
Artaud pret a me recevoir, et je me suis etabli dans son musee.
J'ai trouve dans celui de la ville, entre autres morceaux curieux, une
statuette en bronze, de 7 pouces de hauteur, representant le dieu Nil,
morceau d'un excellent travail. Je la fais dessiner pour mon _Pantheon_:
c'est, jusqu'ici, une chose unique et que je suis bien aise d'avoir
rencontree.
M. Artaud a ecrit aujourd'hui a M. Sallier d'Aix, pour l'informer de mon
prochain passage par cette ville. Je m'attends donc a faire une bonne
recolte dans cette nombreuse collection, et j'y consacrerai deux jours
s'il le faut.
Toulon, 25 juillet 1828.
Je suis arrive ici hier au soir en parfaite sante et apres un voyage
moins penible que la saison d'ete et le ciel de Provence ne pouvaient le
faire supposer. Partis d'Aix a trois heures du matin, nous etions a
Toulon sur les six heures du soir; je me suis a peine apercu de la
chaleur pendant la route, grace aux fourrures en laine dont je suis
couvert; ce qui me fait croire que le proverbe vulgaire: _Qui pare le
froid pare le chaud_, doit etre emane comme tant d'autres de la sagesse
des nations.
Il m'a ete impossible d'ecrire d'Aix comme j
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