e vais reprendre
mon recit de plus haut.
Ma derniere lettre etait datee des grandes pyramides, ou je suis, reste
campe trois jours, non pour ces masses enormes et de si peu d'effet
lorsqu'on les voit de pres, mais pour l'examen et le depouillement des
grottes sepulcrales creusees dans le voisinage. Une, entre autres, celle
d'un certain _Eimai_, nous a fourni une serie de bas-reliefs
tres-curieux pour la connaissance des arts et metiers de l'ancienne
Egypte, et je dois donner un soin tres-particulier a la recherche des
monuments de ce genre, qui sont aussi bien de l'histoire que les grands
tableaux de bataille des palais de Thebes. J'ai trouve autour des
pyramides plusieurs tombeaux de princes (fils de rois) et de grands
personnages, mais peu d'inscriptions d'un tres-grand interet.
Je quittai les pyramides le 11 octobre, pour revenir sur mes pas et
gagner notre ancien campement de Sakkarah, a travers le desert, et de la
notre _flotte_, mouillee a _Bedrechein_, ou nous arrivames le soir meme,
grace a nos infatigables baudets et aux chameaux qui portaient tout
notre bagage. Nous mimes a la voile pour la Haute-Egypte, et ce ne fut
que le 20 octobre, apres avoir eprouve tout l'ennui du calme plat et du
manque total de vent du nord, que nous arrivames a _Minieh_, d'ou je fis
partir tout de suite, apres une visite a la filature de coton, montee en
machines europeennes, et apres l'achat de quelques provisions
indispensables. On se dirigea sur _Saouadeh_ pour voir un hypogee grec
d'ordre _dorique_, deja decrit. De la nous cinglames vers
_Zaouyet-el-Maietin_, ou nous fumes rendus le 20 meme au soir; la
existent quelques hypogees decores de bas-reliefs relatifs a la vie
domestique et civile; j'ai fait copier tout ce qu'il y avait
d'interessant, et nous ne les quittames que le 23 au soir, pour courir a
_Beni-Hassan_ a la faveur d'une bourrasque, a laquelle nous dumes d'y
arriver le meme jour vers minuit.
A l'aube du jour, quelques-uns de nos jeunes gens etant alles, en
eclaireurs, visiter les grottes voisines, rapporterent qu'il y avait
peu a faire, vu que les peintures etaient a peu pres effacees. Je montai
neanmoins, au lever du soleil, visiter ces hypogees, et je fus
agreablement surpris de trouver une etonnante serie de peintures
parfaitement visibles jusque dans leurs moindres details, lorsqu'elles
etaient mouillees avec une eponge, et qu'on avait enleve la croute de
poussiere fine qui les recouvrait et qui avait donne l
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