part et assise de la serie, il se limite a
decrire l'eveil d'un jeune homme a la vie consciente, au milieu de ses
livres d'abord, puis parmi les premieres brutalites de Paris.
Je le verifiai a leurs sympathies, ils sont nombreux ceux de vingt ans
qui s'acharnent a conquerir et a proteger leur Moi, sous toute l'ecume
dont l'education l'a recouvert et qu'y rejette la vie a chaque heure.
Je les vis plus nombreux encore quand, non contents de celebrer la
sensibilite qu'ils ont d'eux-memes, je leur proposai de la cultiver,
d'etre des "hommes libres", des hommes se possedant en main.
* * * * *
c.--THESE D'"UN HOMME LIBRE"
Ce Moi, qui tout a l'heure ne savait meme pas s'il pouvait exister,
voici qu'il se perfectionne et s'augmente. Ce second volume est le
detail des experiences que Philippe institua et de la religion qu'il
pratiqua pour se conformer a la loi qu'il se posait d'etre ardent et
clairvoyant.
Pour parvenir deliberement a l'enthousiasme, je me felicite d'avoir
restaure la puissante methode de Loyola. Ah! que cette mecanique morale,
completee par une bonne connaissance des rapports du physique et du
moral (ou j'ai suivi Cabanis, quelqu'autre demain utilisera nos
hypnotiseurs), saurait rendre de services a un amateur des mouvements de
l'ame! Livre tout de volonte et d'aspect desseche comme un recueil de
formules, mais si reellement noble! J'y fortifie d'une methode reflechie
un dessein que j'avais forme d'instinct, et en meme temps je l'eleve.
A Milan, devant le Vinci, Philippe epure sa conception des Barbares;
en Lorraine, sa conception du Moi.
Ce ne sont pas des hors-d'oeuvre, ces chapitres sur la Lorraine que tout
d'abord le public accueillit avec indulgence, ni ce double chapitre sur
Venise, qui m'est peut-etre le plus precieux du volume. Ils decrivent
les moments ou Philippe se comprit comme un instant d'une chose
immortelle. Avec une piete sincere, il retrouvait ses origines et il
entrevoyait ses possibilites futures. A interroger son Moi dans son
accord avec des groupes, Philippe en prit le vrai sens. Il l'apercut
comme l'effort de l'instinct pour se realiser. Il comprit aussi qu'il
souffrait de s'agiter, sans tradition dans le passe et tout consacre a
une oeuvre viagere.
Ainsi, a force de s'etendre, le Moi va se fondre dans l'Inconscient. Non
pas y disparaitre, mais s'agrandir des forces inepuisables de l'humanite,
de la vie universelle. De la ce troisieme vol
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