ume, _le Jardin de Berenice_,
une theorie de l'amour, ou les producteurs francais qui tapageaient contre
Schopenhauer et ne savaient pas reconnaitre en lui l'esprit de notre dix-
huitieme siecle, pourront varier leurs developpements, s'ils distinguent
qu'ici l'on a mis Hartmann en action.
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d.--THESE DU "JARDIN DE BERENICE"
Mais peut-etre n'est-il pas superflu d'indiquer que la logique de
l'intrigue est aussi serree que la succession des idees....
A la fin de _Sous l'oeil des Barbares_, Philippe, decourage du contact
avec les hommes, aspirait a trouver un ami qui le guidat. Il faut
toujours en rabattre de nos reves: du moins trouva-t-il un camarade qui
partagea ses reflexions et ses sensations dans une retraite methodique
et feconde. C'est Simon, ce fameux Simon (de Saint-Germain). Lasse
pourtant de cette solitude, de ce dilettantisme contemplatif et de tant
d'experiences menues, aux dernieres pages d'_Un Homme libre_, Philippe
est pret pour l'action. _Le Jardin de Berenice_ raconte une campagne
electorale.
Ce que Philippe apprend, et du peuple et de Berenice qui ne font qu'un,
je n'ai pas a le reproduire ici, car je me propose de souligner l'esprit
de suite que j'ai mis dans ces trois volumes, mais non pas de suivre
leurs developpements. Une vive allure et d'elegants raccourcis toujours
me plurent trop pour que je les gate de commentaires superflus". Qu'il
me suffise de renvoyer a une phrase des _Barbares_, fort essentielle,
quelques-uns qui se troublent, disant: "Berenice est-elle une
petite-fille, ou l'ame populaire, ou l'Inconscient?"
Aux premiers feuillets, leur repondais-je, on voit une jeune femme
autour d'un jeune homme. N'est-ce pas plutot l'histoire d'une ame
avec ses deux elements, feminin et male? Ou encore, a cote du Moi
qui se garde, veut se connaitre et s'affirmer, la fantaisie, le
gout du plaisir, le vagabondage, si vif chez un etre jeune et
sensible? Que ne peut-on y voir? Je sais seulement que mes troubles
m'offrirent cette complexite ou je ne trouvais alors rien d'obscur.
Ce n'est pas ici une enquete logique sur la transformation de la
sensibilite; je restitue sans retouche des visions ou des emotions
profondement ressenties. Ainsi, dans le plus touchant des poemes,
dans la _Vita nuova_, la Beatrice est-elle une amoureuse, l'Eglise
ou la Theologie? Dante, qui ne cherchait point cette co
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